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Erable

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Nom commun : 

Erable

Nom latin : 

Acer

Autres noms : 

Acéraille, bois de poule

Famille : 

Sapindacées (autrefois, Acéracées)

Taille : 

12 - 15 m

Description


L'érable est l'arbre sacré des indiens hurons du Québec. L'érable plane, l'érable sycomore et l'érable champêtre ont des feuilles opposées, simples et palmatilobées. L'accroissement en longueur du rameau se fait dans l'axe à partir de l'unique bourgeon terminal, sauf si ce dernier est un bourgeon à fleurs ou s'il est accidenté. Dans ces derniers cas, les deux bourgeons latéraux prennent la relève et la ramification devient nettement fourchue (en hiver, regardez la cime de ces arbres pour vous en convaincre!). Sur les arbres croissant dans les espaces ombragés, les feuilles se disposent les unes par rapport aux autres pour bénéficier du maximum de lumière. Le feuillage est très coloré en automne (c'est encore plus vrai pour les érables importés du Japon).
Les fleurs des trois érables précités ont cinq pétales verts comme les sépales (les sépales sont soudés à la base, mais pas les pétales)! Un certain nombre de fleurs sont hermaphrodites (avec des étamines et des pistils normalement développés). D'autres sont unisexuées soit femelles (avec une partie mâle -les étamines- rudimentaire; leur pédoncule est plus court), soit mâles (avec une partie femelle -des carpelles- rudimentaires). Ces trois types de fleurs se rencontrent sur le même arbre et même dans une même inflorescence. Enfin, on rencontre aussi des arbres entièrement mâles ou entièrement femelles!
Les fruits de ces trois espèces sont des samares doubles très caractéristiques, formées de deux moitiés symétriques. Chaque moitié est formée: d'une partie renflée (où se trouve la graine) prolongée d'une aile membraneuse allongée élargie vers l'extérieur, nervurée comme une aile de libellule. Chacune de ces moitiés se dissémine isolément, entrainée par le vent. Ces fruits sont à la base de divers jeux indémodables pour les enfants. Par exemple, pour imiter les bésicles du professeur (d'où les autres surnoms des samares: lunettes, faux nez, pince-nez) ou les faire tourbillonner comme les pales des hélicoptères. Le tournoiement des pales soutient le fruit comme le rotor de l'hélicoptère (effet gyroscopique).
L'érable a été utilisé comme support de cultures ("hautain") pour les plantes grimpantes (vigne au sud, houblon au nord). L'arbre fournissait aussi la nourriture au bétail (feuilles) et le bois pour le feu. Et le raisin si on prenait soin de l'effeuiller en août pour permettre la maturité des grappes!
Après une blessure, l'arbre réagit en formant une loupe dure comme le marbre et zébrée comme l'onyx: "la loupe de Madre" servira à faire des objets précieux. Avec le bois, on réalise des instruments de musique (fond de violons avec l'érable sycomore), des manches chauds et des plateaux de jeux (échecs).

Ci-dessous, nous allons d'abord présenter les espèces typiquement FRANÇAISES, en les classant en fonction de l'angle d'ouverture de leurs samares (de l'angle le plus ouvert -180°- à l'angle le moins ouvert -0°-). Il faut également observer la base des samares. Elles sont très renflées chez les érables de Montpellier et le sycomore. Ces espèces ont un suc aqueux quand on casse ou presse le pétiole ou les jeunes pousses. Par contre, elles sont soit aplaties ou peu renflées chez les érables planes et champêtres. Ces espèces ont un suc laiteux quand on casse ou presse le pétiole ou les jeunes pousses.

L?ÉRABLE CHAMPÊTRE Acer campestre (le plus courant dans notre région) est aussi appelé: acéraille, azéraille, auzerolle, bois chaud, bois de poule. Les Anglais l'appelle arbre de Norvège car il est probablement venu de ce pays où il est très abondant. Il est relativement petit (15 m au maximum). Le tronc est finement fendillé. Les jeunes rameaux (d'abord verts) prennent rapidement une couleur brun rougeâtre clair avec de longues stries longitudinales brun clair. De plus, ils sont courtement velus (glabres chez l'érable plane). Détail pratique pour l'identification en hiver: très souvent, les rameaux extrêmes âgés de 4-5 ans peuvent porter des côtes longitudinales de liège (crêtes subéreuses) qui disparaissent avec l'âge. Les écailles très claires de l'écorce du tronc sont séparées par des lames épaisses de liège. Le bord des écailles des bourgeons est garni de quelques poils blanchâtres. Bourgeons et pétiole contiennent du latex. Les feuilles, petites (5- 10 cm de large au lieu de 8-16 cm), ont de trois à cinq lobes obtus, séparés par des sinus profonds et angles aigus (un peu émoussés au sommet). Le dessous des feuilles est pubescent, au moins le long des nervures. Le pétiole est très long. Les herbivores domestiques (chèvres) sont friands de son feuillage. Les fleurs mellifères sont disposées en corymbes dressées, subsessiles, avec peu de fleurs. Les disamares (2,5 à 3 cm), souvent velues, sont droites c'est-à-dire dans le prolongement l'une de l'autre (180°), avec la partie contenant la graine plate et noueuse. Il se marcotte aisément. Son bois est plus rougeâtre que les espèces précédentes. Facile à travailler, presque inattaqué par les vers, ne travaillant pas, il sert encore aux luthiers et les broussins aux ébénistes. Il supporte bien la taille. On rencontre cet arbre partout, sauf dans les Landes et les bords de la Méditerranée.

L'ÉRABLE PLANE Acer platanoïdes (disséminé dans les bois de collines et de montagnes): encore appelé plaine ou érable blanc, faux sycomore, érable à feuilles de platane, il ressemble à un petit sycomore (d'où son nom de "faux sycomore"), mais il s'en distingue par des fleurs redressées et précoces, des feuilles plus luisantes à lobes plus dentées et à angles moins aigus, l'écorce de son tronc (bien droit) qui ne s'écaille jamais, se fissure à peine (seulement finement gerçurée en long) et blanchâtre sur le vieux bois. Les bourgeons latéraux appliqués contiennent un suc laiteux (très visible après incision). Les feuilles à cinq lobes sont divisés à leur tour (séparés par des sinus arrondis) et chaque extrémité est terminée par une longue pointe; elles sont grandes (jusqu'à 15 cm sur 20 cm), d'un vert foncé sur les deux faces, rarement attaqués par les insectes. Il prend ses feuilles de bonne heure: il donne un ombrage plus épais et croît plus vite que le sycomore. Comme celles du sycomore, les feuilles du plane se couvrent d'un suc de petits grumeaux blancs, sucrés: la manne d'érable dont les abeilles sont très friandes (miel). La floraison (avril) est spectaculaire car elle se déroule juste avant la feuillaison (contrairement aux érables sycomore et champêtre) et les fleurs, très nectarifères (abeilles), sont disposées en prodigieux corymbes dressées et subsessiles d'aspect très gracieux; les ailes des graines forment un angle obtus; la partie contenant la graine est plate. Assez exigeant en eau, l'érable plane est dispersé, sauf en ville où il est planté en alignements le plus souvent. Il supporte assez bien la taille. Son bois est moins fin que celui du sycomore, plus dur et plus lourd; il n'a point les légers défauts qu'on reproche au sycomore. Il est recherché jadis des facteurs de pianos et des luthiers.

L'ÉRABLE SYCOMORE Acer pseudoplatanus (courant dans notre région). Autres noms: faux platane, érable blanc, érable de montagne. Il tirerait son nom d'un figuier d'Égypte qui aurait des feuilles similaires. Il a la même taille (30 m) et le même port que le précédent (tronc bien droit). Idem pour ses grandes (10 à 16 cm) feuilles (rappelant celles du platane qui, lui, a des feuilles alternes) mais sans les longues pointes terminales: elles ont une allure plus massive que l'érable plane car leurs contours sont obtus et les sinus aigus. La face inférieures des feuilles est brun glauque (voire plus ou moins rougeâtre). Le pétiole, creusé en forme de gouttière, est long et coloré en rouge. Son houppier ovoïde est plus large que celui de l'érable plane. Ses bourgeons latéraux, verts bordés de noir au sommet, sont étalés dressés et sans suc laiteux. Avec l'âge, l'écorce mate, grise ou grise jaunâtre/brun roussâtre s'écaille vers 30 - 40 ans en larges plaques plus ou moins arrondies. Les fleurs sont pendantes et pédonculées. Les ailes des graines forment un angle aigu en général et les bords externes sont courbés comme des parenthèses; la partie contenant la graine est bombée. Le sycomore se multiplie avec la plus grande facilité: les semis d'automne lèvent en avril et la croissance est rapide (20 cm en un an). Il résiste au vent (protection des habitations), à la chaleur et aux longues sécheresses. C'est un montagnard (avec les hêtres, les épicéas et les sapins), mais on le trouve surtout partout comme arbre d'alignement dans les parcs et le long des routes (il y est encore plus adapté à la ville que l'érable plane). L'émondage l'enlaidit; il rejette bien de souche en donnant de belles cépées. Son écorce (en décoction dans le sulfate de fer) donne une belle teinture noire. Le bois est un excellent combustible, bien qu'il brûle un peu vite. Il sert à confectionner des jouets, des fonds de caisses d'instruments à cordes et jadis des sabots, des arcs, les luxueuses tables des Romains (les mensae acernae d'Horace) et des tabatières (avec les loupes du bois de souche et les broussins). L'argenterie des Bauges était une vaisselle fabriquée en Savoie uniquement à partir du bois de cet arbre. Actuellement, il ne reste plus qu'un ou deux tourneurs à La Magne (hameau de Saint-François-de-Sales) pour poursuivre cette tradition! Il y en avait 60 en 1850...

L'ERABLE DE DURET ou ayard (8 m maximum) ressemble beaucoup au sycomore, mais il a des feuilles plus petites (5 à 12 cm au lieu de 10-12 cm), avec des lobes obtus séparés par des sinus très ouverts, peu profonds, des samares à ailes presque parallèles, une écorce âgée non écaillée. De plus, il pousse dans les montagnes méditerranéennes, avec le hêtre ou le chêne pubescent.

L'ÉRABLE DE MONTPELLIER Acer monspessulanum (5-6m en général, 12 m maximum), encore appelé agas, azerou, violonier, a un tronc court, avec une écorce foncée portant des gerçures verticales. A l'époque gallo-romaine, l'arbre s'appelait acerabulus = arbre dur; plus tard, les deux premières lettres disparurent donnant alors le mot érable! Au printemps, leur coloration vert-clair contraste avec les feuillages des autres plantes de la garrigue. Ses feuilles, coriaces, à trois lobes obtus égaux (une exception chez les érables!), à bord entier, vert brillant dessus, séparés par un angle droit, ont à nervuration à structure palmée. Elles sont portées, chacune, par un long pétiole. La petitesse des feuilles (moins de 6 cm) est un signe d'adaptation à la sécheresse. A l'automne, elles sont repérables de loin avec leur éclatant coloris jaune d'or taché de rouge (parfois rouge). En avril, les fleurs mellifères, en corymbes sessiles et terminaux, apparaissent avant ou pendant la feuillaison. Les fleurs mâles ont un pétiole plus long et souvent moins épais que les fleurs femelles. Les samares de 3 cm (rougeâtres à maturité) ont les ailes rapprochées et pratiquement parallèles (quelquefois même chevauchantes). Essence de lumière aimant les sols arides et calcaires, il est le compagnon assez fidèle du chêne pubescent. Il s'hybride avec l'érable champêtre pour donner Acer x Martini: les feuilles ont 3 lobes plus ou moins dentés auxquels s'adjoignent 2 lobules supplémentaires.
Son bois est plus coloré que celui de l'érable champêtre.
Il pousse sur des sols plutôt calcaires et secs. Il supporte la taille. Il résiste au gel jusqu'à - 25°, mais il est thermophile. Comme d'autres plantes méditerranéennes, il porte le nom de Montpellier car la plupart des plantes méditerranéennes expédiées à Linné venaient des botanistes de Montpellier. Il est plus coloré que celui de l'érable champêtre. On y taille des manches à outils et... des fouets.

L'ÉRABLE A FEUILLES D'OBIER Acer opulus. Autres noms: érable duret, érable d'Italie, ayard. Cohabitant avec le chêne pubescent, ce petit arbre ne craint pas la sécheresse. Contrairement aux autres érables, son tronc est tordu (comme celui de l'obier). La feuilles à cinq lobes arrondies (rappelant celle de l'obier) présente des nervures saillantes en dessous. Les samares forment un angle aigu (ailes à peine divergentes). On le rencontre dans les Pyrénées, en Corse et dans le Sud-Est de la France.

Mais, il y a aussi divers érables ornementaux plus ou moins EXOTIQUES importés depuis le XVIIIe siècle! 55% viennent d'Asie (surtout Chine et japon), 35% d'Amérique du Nord, 10% du Proche-Orient et des Balkans.

L'ÉRABLE NEGUNDO Acer negundo (15 - 20 m), encore appelé négondo ou érable du Manitoba, a été importé de l'Est de l'Amérique du Nord et il a été introduit en France en 1688 pour ses qualités ornementales. Il s'est naturalisé dans le Sud-ouest et le Midi. Le tronc a une couleur grise à brun clair, avec une écorce profondément fendue en larges plaques écailleuses. Ses jeunes rameaux sont verts et glabres. Ses feuilles sont composées (et non simples comme les érables précédents) pennées de 3 - 7 folioles, grossièrement et irrégulièrement dentées/lobées, glabres et molles, d'un vert tendre ou panachées de blanc (la foliole terminale souvent trilobée). Les fleurs dioïques apparaissent avant le feuillage (les femelles en longues grappes pendantes). Les pieds femelles portent de longues grappes pendantes de samares doubles de 3 à 4 cm, avec un angle aigu à droit, ordinairement à ailes incurvées. Frugal, l'érable négundo est présent partout car il n'est guère exigeant (résistance au froid comme à la chaleur), il fructifie abondamment, il est très rustique, il pousse très vite (il atteint de 0,5 à 1 m en un an), mais il est peu longévif.

L'ERABLE DU CAUCASE Acer trautvetteri (ou érable à bourgeons rouges) se trouve au Parc de Majolan (Blanquefort) et au Parc de Bourran (Mérignac) dans la région Bordelaise. Les feuilles de 15 cm sont glauques dessous avec poils orangés sur les nervures ; les jeunes feuilles sont souvent rouge écarlate ; le pétiole rose mesure 15 cm. Les samares sont presque parallèles (comme le sycomore) et à ailes rouges. Il a été introduit en 1866 en Europe.

Et, pour votre jardin, voici quelques idées d'érables exotiques et originaux, faciles à cultiver qui mériteraient d'être davantage cultivés:
- l'érable pourpre (ou rouge);
- l'érable insigne, avec seulement la face inférieure des feuilles colorée de pourpre;
- les érables palmés d'Asie, aux feuilles jaunes ou orangées;
- l'érable jaspé, à l'écorce verte striée de blanc;
- l'érable à feuilles rondes et l'érable liane, tous deux avec un tronc vert intense;
- l'érable à sucre du Canada Acer saccharinum, au feuillage rouge vif à l'automne. Sa feuille ressemble assez à celle de l'érable plane. Sur cet érable (et aussi sur le plane, le sycomore et le negundo), on retire par perforation (mars-avril; par temps sec et calme) et canalisation dans un tuyau une liqueur limpide laissant en bouche un petit goût sucré fort agréable. Dans le meilleur des cas, le liquide s'écoule comme un filet de la grosseur d'un tuyau de plume et on remplit une bouteille d'un litre en moins d'une heure! Il faut que cette entaille pénètre assez profondément car ce sont les fibres ligneuses (et non les fibres corticales) qui fournissent la liqueur sucrée. Par évaporation sur le feu, on concentre le sirop qui prend une consistance de plus en plus épaisse jusqu'à obtenir des pains de sucre roux et transparent, assez agréable, par refroidissement. Avec 100 kg de liquide, on recueille 5 kg de sucre (concentration initiale: 5%). Dès qu'il y a montée de la sève (mai), il n'y a plus du tout de production de liqueur et de toute manière elle a une saveur désagréable d'herbe. Les Amérindiens savaient donc fabriquer du sucre avant les Européens! Ils y ajoutaient un peu de farine de maïs pour faire des sortes de gâteaux qu'ils emmenaient durant leurs déplacements.

REMARQUES:
Ne pas confondre l'érable plane et l'érable sycomore avec le platane (ressemblance avec les feuilles, caractéristiques voisines de l'écorce) comme le montrent les dénominations latines (platanoïdes, faux platane). Pour identifier précisément les différentes espèces d'érables, consulter l'un des deux sites suivants: http://www.lesarbres.fr/erable2.html ou http://www.crpf-poitou-charentes.fr/IMG/pdf/erables.pdf

En Gironde, le jardin paysager de la Souloire (Saint-Germain-du-Puch) présente une belle collection d'érables (à voir en automne de préférence).

Note: on appelle sinus l'intervalle entre deux lobes.

Application en phytothérapie


Pas d'usage médicinal en France (sauf pour l'érable à sucre du Canada Acer saccharum qui contient des composés anti-oxydants).


Les recettes de cuisine


Au début du printemps, la sève de l'érable negundo est parfois extraite, par incision du tronc (jusqu'à 8 litres/jour), pour fournir du sucre, puis concentrée par évaporation de plus des 4/5 du volume initiale pour fournir un sirop jaune doré. Il faut environ 50 volumes de sève pour avoir un seul volume de sucre (provenant de la transformation de l'amidon en réserve). Le rendement est encore plus faible pour nos érables indigènes.
Quant au sycomore, il contient jusqu'à 5% de sucre. Un arbre de 30 à 40 ans donnerait jusqu'à une quarantaine de kilogrammes de sève brute. Dans quelques régions, on y mettait du pain pour obtenir une sorte de bière par fermentation!
Les fruits non mûrs et macérés dans du vinaigre peuvent remplacer les cornichons.
Les graines dans les samares sont amères.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.