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Faux acacia commun

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Nom commun : 

Faux acacia commun

Nom latin : 

Robinia pseudo-acacia

Autres noms : 

Robinier faux-acacia, carouge du Canada, arbre des cabarets, acacia blanc, robinier

Famille : 

Fabacées

Origine : 

Amérique du Nord Est

Taille : 

15m maxi en France; 30 m dans sa région d'origine

Description


Suite à diverses péripéties taxonomiques, le nom habituel d'acacia est faux: les naturalistes du XVIIe siècle l'avait confondu avec un acacia épineux d'Égypte. Dans le langage courant, il y a confusion entre trois genres: Acacia, Robinia, mimosa. Botaniquement, ce que nous appelons couramment l'acacia est un robinier. Le vrai acacia est, en fait, le mimosa (celui qui fleurit dans notre Sud-Ouest en fin d'hiver). Enfin, le vrai mimosa est botaniquement la sensitive Mimosa pudica!!
Linné l'a baptisé Robinia du nom de celui qui le planta pour la première fois en Europe. Il ne s'agit pas de Robin des Bois, mais de Jean Robin, "simpliste" (c'est-à-dire jardinier des plantes médicinales du roi Henri IV). Il planta des graines (ramenées par le botaniste John Tradescant d'Amérique du Nord ou d'Angleterre) et il repiqua les pousses, en 1601, place Dauphine. 35 ans plus tard, son fils repique l'un d'entre eux au Jardin des Plantes: il serait le père de beaucoup de faux-acacias en Europe. Un exemplaire, soutenu par des béquilles de béton et de fer, survit encore dans le square Viviani, à Paris. Il fut l'une des premières espèces arborescentes américaines introduites dans notre pays. Depuis, il s'est propagé partout en Europe, sauf dans le Nord (car il craint le froid, l'humidité et le vent). Le Centre de productivité et d'action forestière d'Aquitaine a choisi Budos (sud Gironde) pour étudier l'acacia afin de donner un nouveau souffle à la sylviculture locale. Les repeuplements réalisés depuis 1995 en Gironde couvrent 8600 ha (premier rang en surface plantée en France). Notons toutefois qu'il est devenu envahissant, surtout dans le Médoc et le Sauternais; mais, couper un acacia n'est pas la bonne solution car il drageonne très bien. D'ailleurs, le robinier est devenu l'emblème de la Hongrie car c'est une ressource forestière importante de ce pays qui a réussi, grâce à cet arbre, à reboiser ses steppes (puszta) alors que toutes les autres tentatives d'introduction à partir d'autres espèces d'arbres avaient échouées.
Même à distance, sa cime hivernale est caractéristique: en forme de coupole très légère, prompte au frémissement (elle parait alors vert-bleutée, couleur tranchant sur celles des autres espèces de feuillus voisins), composée de branches plus ou moins tortueuses, avec des ramifications lâches. Il se reconnait à son écorce crevassé profondément, à ses branches épineuses (mais il existe maintenant des variétés sans épines), à ses feuilles composées de folioles ovales et à ses belles grappes de fleurs papilionacées à l'odeur suave et entêtante (mai-juin).
Ses rameaux ont une écorce lisse, munis d'épines plus ou moins fortes redressées en faucilles! (mais il n'y a pas d'épines souvent sur les pieds âgés et certaines variétés horticoles)) qui sont des stipules transformés (petites feuilles, situés deux par deux à la base du pétiole). Les épines les plus agressives sont sur les jeunes rameaux, alors qu'à la cime elles sont plus faibles, voire absentes. Complètement enfermés entre deux stipules transformées en épines, ses bourgeons sont difficiles à voir. La feuillaison est tardive (mai).
Les feuilles sont composées, imparipennées (7 - 19 folioles), avec un dessus vert clair et un dessous vert bleuâtre. Observez comment la position des folioles évoluent durant la journée: pendant le jour, lorsque le temps est frais et couvert, la direction des folioles est parfaitement horizontale. Dès que le soleil vient à donner sur une partie de l'arbre, toutes les feuilles comprises dans cette partie se plient en forme de gouttière, la profondeur augmente proportionnellement avec la chaleur. Au moment le plus chaud, les folioles de chaque côté se rapprochent tellement les unes des autres qu'elles parviennent à se toucher. Celle qui est placée à l'extrémité du pédicule s'élève alors perpendiculairement et ferme la gouttière. A mesure que le soleil se retire (ou que la chaleur diminue), la gouttière s'élargit, les folioles s'abaissent et reprennent leur position première. Néanmoins, elles ne la conserve pas durant la nuit: après le coucher du soleil (surtout s'il y a beaucoup de rosée), on les voit se renverser et se fermer en sens contraire à celui de la journée. on a remarqué que les folioles les plus basses se fermaient avant les plus élevées. mieux, les folioles elles mêmes affectent une forme de gouttière, quoique moins accentuée. Linné a été le premier à décrire ce phénomène ("sommeil des plantes") qui s'observe sur plusieurs végétaux: chaque année, nous les montrons lors de nos randonnées pédestres de nuit en été.
Son maigre feuillage fournit une ombre légère, d'autant plus qu'il peut jaunir (et donc tomber) précocement, dès le mois d'août. Les feuilles plaisent beaucoup aux herbivores (chèvres), mais elles peuvent intoxiquer les vaches, les chevaux et les lapins.
Les fleurs blanches (roses chez des variétés horticoles)sont disposées en longues grappes pendantes de 10 - 20 cm de long. Exhalant un doux parfum, elles sont visitées par les abeilles. Elles en font un miel de couleur claire, très fluide, suave, parfumé, long à cristalliser et très recherché (probablement le meilleur de nos contrées avec celui de tilleul quand ils sont purs). Des fleurs on extrait une teinture jaune. Dans nos squares, on trouve une monstruosité créée par l'homme: l'acacia boule qui ne fleurit hélas jamais.
Les fruits sont des gousses glabres, longues de 5 - 10 cm, d'abord rouges, puis brunes, persistant longtemps sur l'arbre en hiver. Comme beaucoup de papilionacées, les racines portent des nodosités dans lesquelles vivent des Rhizobiums qui fixent l'azote de l'air en les transformant en nitrates.
Le bois de cet arbre, d'une durabilité exceptionnelle, se caractérise par un aubier jaune clair très mince (2 ou 3 cernes, parfois 4) et un coeur de couleur dorée à brun jaunâtre, aux accroissements annuels très visibles et de structure flammée.
Comme il est toxique, robuste et dur, le bois d'acacia se conserve bien et il résiste à l'attaque des moisissures et des insectes, mais pas à l'appétit des cervidés qui le détruisent. Imputrescible, on le transforme en meubles de jardin, piquets (carasson = tuteur des vignes), tonneaux. Ce bois noble est l'un des meilleurs bois hétérogènes indigènes: d'un beau jaune marbré, nerveux, résistant à l'humidité et aux insectes, facile à fendre, très dur, lourd, à croissance rapide, au fût droit et longiligne, d'une résistance exceptionnelle, capable de coloniser les sols les plus ingrats et bon combustible. En son temps, il était apprécié des charrons et des carrossiers (rayons de roue). Les arsenaux de la marine en faisaient de robustes chevilles (gournables). On en fait des meubles, des traverses de chemin de fer et des palissade de retenue pour les berges. Les pays de viticulture en emploient de grandes quantités comme piquets (bois d'échalas) à tel point que dans la région de Saumur, on dit qu'un hectare d'acacias rapporte davantage qu'un hectare de vigne! Aussi, exploite-t-on des jeunes taillis, traités tous les 5 - 7 ans pour cet usage, dans notre Sud-Ouest. On trouve près de 18500 ha en Aquitaine dont 47% en Gironde (premier département producteur), 4000 ha dans les Landes, 2000 ha en Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées Atlantiques et presque 1500 en Dordogne. le sous-bois est occupé par de nombreuses plantes nitrophiles (ortie, sureau noir, gouet d'Italie, chélidoine, gratteron). Le robinier teint en jaune les tissus (faire bouillir pendant deux heures des copeaux de bois dans l'eau). De son écorce, on peut extraire une fibre textile. les fibres des racines, fortes et flexibles, fournissent de bonnes cordes. Tout en enrichissant le sol en azote (nodosités), l'arbre sert à fixer les sols instables: il est planté sur les talus des voies ferrées, les remblais, les éboulis, les pentes instables. Mais, il drageonne peu dans une terre riche, meuble et profonde. A basse et moyenne altitude, il a souvent changé bien des paysages. Mais, la plupart du temps, il ne peuple que les lisières des forêts car il a besoin de beaucoup de lumière et de chaleur.
Dans le langage des fleurs, il symbolise l'amour platonique et chaste car les épines défendent ses fleurs comme la vertu défend la jeune fille! Quant à son bois imputrescible, il symbolise l'immortalité. Néanmoins, lors de nos visites guidées en Gironde, nous avons constaté que le faux-acacia succombait souvent sous les assauts du gui qui le parasite.
Pour multiplier le faux-acacia dans une terre légère et fertile, nous conseillons le semis des graines, après une longue immersion dans l'eau jusqu'au ramollissement du tégument qui est une entrave à la levée. il faudra ensuite arroser à la belle saison pour avoir un plant de 50 cm de haut à la fin de la première année. En 25 ans, il peut atteindre 25 m dans de bonnes conditions.
Quant au mimosa des quatre saisons Acacia retinoides, il a des feuilles simples.
A ne pas confondre avec le cytise (fleurs jaunes toxiques).

Application en phytothérapie


A DOSES ÉLEVÉES, GRAINES, ÉCORCE ET RACINE SONT TOXIQUES! En effet, on a signalé des empoisonnements chez les tourneurs par la poussière du bois, ainsi que par les racines sucrées sucées en guise de réglisse.
Les fleurs sont considérées comme antispamodiques, calmantes, toniques et émollientes. Les infusions de fleurs et de feuilles sont employées contre les migraines. Un sirop réalisé avec les cosses des graines est légèrement narcotique et calme les maux de tête d'origine gastrique.
Côté beauté, le vinaigre de fleurs d'acacia (50 g de fleurs macérant dans un litre de vinaigre pendant 15 jours) très dilué convient parfaitement pour une toilette tonique du visage. Jadis, avec l'écorce, on fabriquait des cordages et des tissus.


Les recettes de cuisine


RAPPEL: TOUTE LA PLANTE EST TOXIQUE*, sauf les fleurs cuites: thé (Turquie), beignets, crêpes. Riches en nectar, les fleurs mellifères attirent les abeilles qui fabriquent le meilleur des miels (à notre goût)!
On fabrique un bon vin en faisant macérer 20 g de fleurs dans du vin et une bonne liqueur par infusion dans l'eau de vie sucrée.
RECETTE DES FLEURS EN BEIGNETS: voir la fiche "cucurbitacées" à la rubrique "recette de cuisine". NE PAS ABUSER (RISQUE DE MIGRAINE).
* Bien que son feuillage soit consommé par certains animaux, la plante contient des phytohémagglutinines qui détruisent les hématies du sang humain.
RECETTE DES BONBONS AUX FLEURS D'ACACIA: voir la fiche tilleul (même principe que la "RECETTE DES BONBONS AUX FLEURS DE TILLEUL").
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.