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Févier d'Amérique, Gleditsia

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Nom commun : 

Févier d'Amérique, Gleditsia

Nom latin : 

Gleditsia triacanthos

Autres noms : 

Carouge à miel, févier épineux, sauterelle de miel, robinier à miel, févier à trois épines, épine du Christ, arbre aux escargots

Famille : 

Caesalpiniacées (auparavant, Fabacées)

Origine : 

Centre et Est des U.S.A.

Taille : 

20 m en moyenne (jusqu'à plus de 35 m)

Description


Introduit vers 1700 par Bishop Compton en Europe (Grande-Bretagne), le Gleditsia doit son nom à Gletitsch, ami de Linné et directeur du jardin botanique de Berlin. Le févier d'Amérique est la plus connue des 12-14 espèces de féviers du fait de sa rusticité: il résiste à - 15° au moins. Il rappelle l'acacia par ses fines feuilles composées, son ombrage léger (l'herbe pousse dessous), sa cime étalée et irrégulière. Ses branches cassantes et retombantes en drapé (surtout chez la variété "pendula" ou "bujoti") sont décoratives, ainsi que ses fortes épines chez l'espèce-type (haie défensive!). Dirigées vers le bas, ces épines sont une protection contre les cervidés qui frottent leurs fronts contre l'écorce. Ces dernières sont dangereuses car acérées, longues de 5-15 cm, groupées par trois (triacanthos), la centrale étant nettement plus longues (surtout chez les jeunes arbres): elles couvrent son tronc (c'est là qu'on trouve les plus longues: 20 cm!) et ses branches (photographie centrale). Elles sont si solides qu'on les utilisait, autrefois, pour remplacer les clous: les Indiens d'Amérique clouaient ainsi les écorces sur leur canoë! Il existe toutefois un cultivar sans épine Gleditsia triacanthos var. inermis, sans danger pour les enfants: les deux variétés sont visibles côte-à-côte, dans la partie ouest du Parc du Bourran (33700 Mérignac) et au Parc Bordelais.
L'écorce reste longtemps lisse, puis se gerçure en plaques grossières. Les jeunes rameaux verts poussent en zigzags; par la suite, ils brunissent et se couvrent de lenticelles de couleur orange. La feuillaison (légère) est tardive et elle prend une belle coloration jaune à l'automne. Il possède deux types de feuilles pennées: au printemps, elles sont simplement pennées (20 à 30 folioles de 2 à 3,5 cm, velues en-dessous sur la nervure médiane); puis, à la fin du printemps, doublement pennées (jusqu'à 14 ramifications avec des folioles de 0,8 à 2 cm). En juin-juillet, apparaissent, sur les rameaux d'un an, les minuscules fleurs de 5 mm, mellifères, unisexuées, blanc-jaune-verdâtre, en grappes dressées: les unes mâles, les autres femelles.
A l'automne, les fruits (photographie de droite) sont des plus saugrenus et pittoresques: ce sont de grandes gousses de 25-45 cm de long pour 3,5 cm de large, plates, légèrement vrillées et rougeâtres à maturité et renfermant 30 à 40 graines pointues ressemblant à des fèves (d'où le nom de févier). Elles persistent longtemps sur l'arbre en hiver. On en extrait des colorants pour l'industrie textile.
Ses gousses fraiches et ses feuilles (riches en protéines) servent de nourriture pour le bétail dans l'hémisphère sud (Amérique). L'arbre drageonne; ses racines ne forment pas de nodules pour fixer l'azote atmosphérique (contrairement à bien des Fabacées). Il vit plus de cent ans (120 à 150 ans environ). Son bois, au coeur brun-rouge ou rosé, est lourd, dur, facile à travailler, résistant à l'humidité, avec un aubier recherché (à grains fins), mais les individus sont trop dispersés en Europe pour que ce bois soit exploité industriellement. On en fait des pieux, traverses de chemin de fer aux U.S.A.. Il résiste bien à la pollution atmosphérique des villes. Il est rustique jusqu'en région parisienne (mais la fructification s'atténue en remontant vers le nord). Ses exigences de culture sont voisines de celles du faux-acacia. Il se multiplie facilement par drageons ou par semis, à exposition chaude (en serre les trois premières années). A l'abri du froid, il croit vite et il atteint 30 cm la première année. Il supporte bien la taille. Le nom "épine du Christ" vient du fait que certains croient que les épines du févier ont servi à constituer la couronne du Christ lors de sa Passion. Lors de nos sorties découvertes dans la nature en Gironde, nous rencontrons assez souvent cet arbre magnifique.
Les feuilles peuvent être déformées (renflement en poche) par la larve orange de la cécidomyie du févier Dasineura gleditchiae (l'adulte est aussi jaunâtre)

Application en phytothérapie


Au sud de l'Afrique, la pulpe sucrée des gousses est utilisée contre les maladies pulmonaires.


Les recettes de cuisine


La pulpe sucrée, douce, visqueuse et agréablement odorante des gousses serait comestible. En fait, absorbée fraiche et crue, elle est irritante, plus ou moins toxique à cause de la triacanthine. Il est préférable de la faire sécher et de l'émietter pour l'utiliser en très petites quantités comme un aromate pour les plats. La fermentation de la pulpe (ou de l'enveloppe des fruits?) sert à fabriquer une boisson alcoolisée de médiocre qualité en Amérique du Nord.
Jadis, ses graines torréfiées servaient de succédané au café.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.