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Entrer le nom d'une plante :

Houx

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Nom commun : 

Houx

Nom latin : 

Ilex aquifolium

Autres noms : 

Bois franc, gréou, housson, grand pardon, agriou

Famille : 

Aquifoliacées

Taille : 

1 - 15 m

Description


Houx vient du nom germanique de la plante (hulis). D'abord appelé Aquifolium ilex avant de s'appeler Ilex aquifolium, le houx est mal nommé: en effet, son nom d'espèce devrait être "acrifolium" (= à feuilles à aiguilles) et non pas "aquifolium" (= à feuilles aqueuses"). C'est la seule plante française du genre Ilex. Ce nom de genre vient de la ressemblance de ses feuilles avec celles du chêne vert (ilax en grec). Ses exigences écologiques sont voisines de celles du hêtre.
Les feuilles vernissées, vert luisant sur le dessus, vert clair mat dessous, tombent au bout de 2 ans; aussi, l'arbuste parait toujours vert. Celles des branches supérieures sont planes, sans épines et étroites. Celles des rameaux inférieurs sont fortement ondulées et munies d'épines, mais elles s'ovalisent en perdent leurs dents en vieillissant... comme nos vieillards! Le jeune houx pique, le vieil houx caresse! Leur allure coriace témoigne d'une lointaine époque où le houx s'était adapté à la sécheresse (il a d'ailleurs de proches cousins en zone tropicale), alors qu'aujourd'hui, suite aux changements climatiques, il pousse plutôt dans les zones humides. Les fréquentes taches jaunâtres et renflées qui abiment la beauté des feuilles sont l'oeuvre des larves d'une petite (6 mm) mouche mineuse: Phytomyza ilicis. Elles hivernent dedans et les adultes sortent au printemps par un trou au revers de la feuille.
En mai-juin, les fleurs blanches sont peu visibles (en corymbes, à l'aisselle des feuilles). Il y a des arbres avec des fleurs mâles et d'autres avec des fleurs femelles (qui porteront des fruits si elles sont fécondées). En fait, toutes les fleurs portent néanmoins des traces de leur bisexualité: les mâles (étamines) ont un ovaire atrophié, les femelles (ovaire) ont quatre étamines réduites!
Souvent en grappes, le fruit (une drupe qui nous dupe puisque ses quatre noyaux ne sont pas des pépins), rouge corail vif à partir de septembre-octobre, gros comme un pois, avec quatre noyaux, reste sur l'arbre jusqu'en janvier, s'il n'est pas mangé par le merle ou le coq de bruyère. Par contre, cette petite bille rouge est TOXIQUE (et violemment purgative) pour l'être humain. Chez les Romains, il était déjà symbole des fêtes païennes pour célébrer le solstice d'hiver: les Saturnales, sept jours de plaisir où les rôles (maître/esclave) étaient inversés (parait-il). Puis, il a été récupéré par l'Église chrétienne pour les fêtes de Noël (arbre de la nativité). Suivant les régions, les épines du houx éloignent les mauvais esprits: on le suspendait alors dans les maisons. Dans d'autre régions, au contraire, ils sont diaboliques.
De croissance lente, il peut vivre 300 ans. Son bois blanchâtre, dont le coeur brunit avec l'âge, est nacré, lourd (densité voisine de 1), souple, nerveux et dur. Il est utilisée comme levier (manche d'outils), en marqueterie et pour les sculptures. Il se fend hélas facilement au séchage. Avec sa seconde écorce (verte), on fabrique la glu (en juillet): on la fait bouillir, puis on la pile, on la laisse fermenter pendant 2 ou 3 semaines, et on la débarrasse des impuretés par un lavage à grande eau. Pour finir, on la malaxe avec un peu d'huile de noix. On peut aussi fabriquer la glu avec l'écorce du gui (voir la fiche gui). Rappelons que la chasse à la glu (gluau) est interdite et illégale.
Enfin, le mot est l'origine de plusieurs autres mots: houspiller, haguin (balai pour récurer les pots de chambre d'autrefois), houssine (branche de houx servant de fouet), houssoir (hérisson pour cheminée), houlseur (ancien nom pour le ramoneur), houssetoir (balai en houx), houssine (pour battre les tapis)...
Le houx à fruits jaunes est l'espèce ornementale Ilex aquifolium "bacciflava". Il y a une fort belle collection de houx au Bourgailh (avenue de Beutre, à Pessac 33600). Ces variétés horticoles se multiplient toujours par greffe ou marcottage. Si on greffe (en écusson, à oeil dormant) une branche femelle sur un pied mâle, on obtient un pied fructifère. Les transplantations sont délicates. Sa croissance est plus lente que l'aubépine.

A ne pas confondre avec une Liliacée: le petit houx (ou fragon) Ruscus aculeatus.

Application en phytothérapie


Les propriétés médicinales de l'infusion des feuilles du houx (soigneusement dosé!) proviennent de l'ilicine (alcaloïde voisin de la caféine)et de la théobromine. En cataplasme EXTERNE (!), il traite la bronchite, la diarrhée, les rhumatismes et surtout la fièvre.


Les recettes de cuisine


Si les merles et les grives s'en nourrissent, les baies sont toxiques pour l'homme, provoquant de graves accidents intestinaux pouvant conduire a la mort. Jadis, les baies de houx torréfiées servaient d'ersatz de café.D'ailleurs, les feuilles d'un de ses proches parents (Ilex paraguariensis),riches en caféine, est à la base de la préparation du maté (thé de l'Amérique latine).
Autrefois, dans la cheminée, on attachait la viande salée à une corde avec du houx pour la préserver de l'attaque des rats.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.