logo association Jardins et Ecotourisme 33 gironde L'Écotourisme en Girondebaniere jardins et ecotourisme

Entrer le nom d'une plante :

Mûriers

1

Nom commun : 

Mûriers

Nom latin : 

Morus

Famille : 

Moracées

Origine : 

Iran, Afghanistan pour le mûrier noir; Chine et Japon pour le mûrier blanc)

Taille : 

jusqu'à 15 m en Asie

Description


Actuellement, il n'est pas cultivé pour son fruit pourtant comestible, mais pour l'ornementation de nos villes (facilité de la taille en parasol) et, jadis, pour l'élevage du ver à soie Bombix mori (sériciculture surtout sur le mûrier blanc, appelé "arbre d'or" du fait des importants revenus que procurait la vente de la soie; les feuilles coriaces et velues du mûrier noir étant moins appréciées des larves et donnaient une soie de moindre qualité). Depuis le premier empereur de Chine Foh hi et l'impératrice Siling-Chi (il y a 4700 ans), le secret des élevages de vers à soie était bien gardé puisque puni de peine de mort s'il était dévoilé. Jusqu'au jour où (selon la légende) un grec ramena, vers 550 avant J-C, des graines de mûrier blanc (cachées dans une canne creuse) réussirent à atteindre l'Europe.La masse foliaire de deux hectares permet de traiter une tonne de cocons. Au japon, il y aurait 700 variétés de mûriers blancs en culture!
Le mûrier noir s'est propagé autour de la Méditerranée dès l'Antiquité (symbole de la sagacité chez les Grecs, il était dédié au dieu Pan), alors que le mûrier blanc n'a été introduit en France que tout à la fin du XVe siècle (en 1494 avec le sieur d'Allan; en 1601 avec Olivier de Serres). Quant à l'élevage des vers à soie (sériciculture) dans les magnaneries, il démarrera, en France, vers 1600 que sous l'impulsion d'Olivier de Serres. Il fallu tout le talent de cet homme pour imposer à une paysannerie conservatrice cette technique d'abord dans son fief ardéchois, puis en Provence et enfin au niveau national où il fit la prospérité économique de nombreuses régions. La toponymie révèle ces lieux (le Môrier, Le Franc-Murier) ou les familles concernés (Dumourier, Murey). La fin du ver à soie survint avec la crise agricole, les coûts de la main d'oeuvre et la concurrence des textiles synthétiques. Il entraina de fait une raréfaction du mûrier blanc (alors que le mûrier noir reste commun comme plante ornemental). On peut voir un très vieux mûrier blanc (1750) à Chassignelles (Yonne).
Le mûrier est le dernier arbre à se feuiller; aussi, est-il l'emblème de la sagesse et de la prudence car cette feuillaison tardive lui évite d'être atteint par les gelées tardives.
En mai-juin, apparaissent les fleurs, peu visibles: ce sont des épis pendants en forme de mamelons verdâtres. Ces fleurs sont soit mâles, soit femelles, mais on trouve les deux types de fleurs sur le même arbre. Alors que la mûre de la ronce est le produit d'UNE seule fleur à carpelles multiples, celle du mûrier naît de l'assemblage des fruits produits après la fécondation de chaton formé de PLUSIEURS fleurs femelles (comme l'ananas): ce fruit composé est appelé sorose. Le mûrier blanc Morus alba (photographie de gauche) a de petits fruits jaunâtres ou noirs (variété amouro), TOUJOURS pédonculé, plutôt petites; le mûrier noir Morus nigra (photographies centrale et de droite), encore appelé amourie, amourier, aubre d'or ou ambre d'or, moins rustique, porte des fruits noirs (amouro), SANS pédoncule, plus gros et bien plus savoureux (d'abord très acides avant maturité, puis ils prennent un goût à la fois acidulées, sûres, douceâtres et sucrées). Enfin, le plus rare est le mûrier rouge Morus rubra, originaire de l'Amérique du Nord. Pour le gastronome, différencier ces espèces n'est pas indispensable puisque qu'elles produisent toutes des mûres comestibles. Les fruits du mûrier noir, récoltés entre juillet et septembre, étaient très appréciés des Romains et des Grecs. Ces derniers teintaient le vin dit "rouge pourpré" avec les fruits du mûrier noir. Leur saveur rappelle un peu celle des fruits des ronces sauvages, mais s'en éloigne aussi par une note de groseille framboisée (peut-être en plus juteux?). Lors des visites automnales du jardin de la biodiversité de Mérignac, nous terminons par des séances de dégustations où figurent (entre autres) ces fruits.
Comme la chute des fruits (du murier noir)laisse sur le sol et les vêtements des taches indélébiles, il existe de nouvelles variétés de mûriers d'ombrage dépourvus (hélas!) de mûres.
En hiver, l'arbre dénudé est reconnaissable à ses branches tourmentées et son tronc gris à l'écorce crevassé. Les feuilles du mûrier blanc sont légèrement pubescentes au revers.
Mélangée à de l'alun, l'écorce et le bois du mûrier fournissent une teinture jaune. Comme le bois résiste à l'humidité, il est utilisé pour la construction des bateaux.
Savez-vous qu'avant les batailles, les Romains enduisaient la trompe de leurs éléphants avec la sève du mûrier noir pour les rendre plus agressifs?
Le bois poreux du murier blanc est facile à travailler (meubles, bateaux, tournage autrefois en Inde).

CULTURE:
A cultiver dans la zone où pousse la vigne(attention à sa sensibilité au gel durant sa jeunesse (le planter en situation protégé). Sol pas trop riche, plutôt calcaire, , ensoleillé (été chaud).

Certains parcs de la région bordelaise abrite un autre mûrier au port étalé: le MURIER A PAPIER Broussonetia papyrifera ou mûrier de Chine (10 m de haut). Il est curieux pour le polymorphisme de ses feuilles rêches (de plus en plus découpées quand l'arbre vieillit) et pour ses fruits couleur corail (octobre-novembre appréciés des oiseaux). Chaque pied est sexué (donc, seuls, les individus femelles portent ces fruits écarlates à orangés). Les fleurs femelles (mai-juin) sont des glomérules sphériques, tandis que les fleurs mâles sont des chatons pendants. Son écorce, rouie comme le chanvre, sert à produire du papier, voire des tissus. Ses longues racines traçantes et drageonnantes servent aussi à fixer les sols instables (mais, il faut le planter loin des maisons). Il est rustique jusque dans la région parisienne, à condition que le sol ne soit pas trop humide (rusticité: - 7°C environ). Il y a une vingtaine de variétés. Il résiste à la sécheresse et il pousse vite. Les pieds mâles (sans fruits salissants et glissants) servent de décoration (alignement dans les villes, parking). Il y a plus de deux millénaires et de nos jours encore, son écorce servait à fabriquer un papier de qualité en Asie. Aujourd'hui, en Polynésie, on en tire une fibre textile (appelée "tapa"). L'arbre secrétant un latex, il ne faut pas le tailler. De plus, son bois est cassant. Le jardin botanique de Talence détient un de ces mûriers, mais aussi le très rustique mûrier platane Morus platanifolia (à côté d'un mûrier blanc). Le mûrier platane a des feuilles découpées comme celles du platane qui virent au jaune à l'automne. Ses fruits d'abord rouges, puis noires sont comestibles, mais beaucoup se détachent bien avant leur maturité.

Application en phytothérapie


De moyennes valeurs caloriques (50 Cal pour 100 g) avec 10% de sucre, les mûres sont riches en pectines, sels minéraux, vitamines A, B et C. Elles ont des propriétés astringentes, laxatives (efficaces contre la constipation) et dépuratives. Autrefois, on en faisait un sirop contre la toux et les maux de gorge (angine, aphtes, bouche).
Les propriétés hypoglycémiantes des feuilles sèches (tanins, calcium) les font employées pour traiter le diabète (Balkans). Jadis, elles avaient la réputation d'être fébrifuges et astringentes.
L'écorce du mûrier noir est vermifuge et laxative.
En cosmétique, on tire des racines des produits éclaircissants.


Les recettes de cuisine


Il est difficile de faire d'abondantes récoltes car la maturation des fruits est très échelonnée dans le temps. Lors de nos sorties éco-touristiques et de nos balades dans la nature en Gironde, les participants ne manquent pas d'en faire néanmoins quelques provisions. Car avec les mûres du mûrier noir (meilleures que celles du murier blanc), on fait des sirops (coloration des sorbets au moyen-Orient), des liqueurs (comme celles fabriquées dans les monastères au Moyen-Age) et des confitures. La mûre royale (murier blanc avec fruits sans pépins) peut aussi être séchée (comme les figues et le raisin).
On peut imiter le ver à soie en consommant de jeunes pousses de mûrier blanc et noir... à la condition impérative de les cuire!
Même les chatons remplis de pollen ont une texture farineuse assez agréable.

RECETTES DE LA CONFITURE, DE LA GELÉE, DU SIROP, DE LA LIQUEUR ET DU SORBET DE MÛRES: voir la fiche "ronce" rubrique "recettes de cuisine".

RECETTE DE LA LIQUEUR DE VIEUX GARÇON:
La recette est donnée sur la fiche "merisier" à la rubrique "les recettes de cuisine".

Attention§ Les fruits du murier rouge américain peuvent être hallucinogènes, voire toxiques avant leur complet mûrissement.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.