logo association Jardins et Ecotourisme 33 gironde L'Écotourisme en Girondebaniere jardins et ecotourisme

Entrer le nom d'une plante :

Myrte commun

1

Nom commun : 

Myrte commun

Nom latin : 

Myrtus communis

Autres noms : 

Myrte juif, Mirthe, Nerte, Nerthe, Murte, Mirtre, Herbe du chagrin, Herbe du Lagui, Meurtre

Famille : 

Myrtacées

Origine : 

littoral de l'Europe méditerranéenne

Taille : 

2 - 3 m et plus; 1-2 m en bac

Description


C'est le seul représentant indigène des Myrtacées (cette famille contient d'autres plantes embaumantes: l'eucalyptus et le girofle). Le myrte est l'arbrisseau sempervirent des poètes: les Grecs de l'Antiquité l'offraient à leur mort et le considéraient comme le symbole de la puissance sexuelle, à tel point que celui qui passait à côté sans jeter un regard sur la plante risquait de devenir impuissant (ou pire de mourir)! Aussi, se sentaient-ils plus ou moins obligés d'en cueillir un brin pour lui témoigner de l'affection.
Symbole de la gloire et de l'amour heureux, dédié à Aphrodite, on en tressait des couronnes pour les héros recevant l'ovatio et pour les épousées. Dans l'Ancien Testament, les filles d'Israël en portaient en guirlande pour leurs noces. Pour les Hébreux, c'est effectivement le symbole du bonheur conjugal (couronne ou bouquet offert aux jeunes couples). De là vient son nom d'"herbe du chagrin" car le moment des noces est aussi celui de la séparation avec les parents. Dans l'enfer virgilien, les victimes des passions terrestres se cachent dans les buissons de myrte.
Dans plusieurs cultes religieux, son bois sert d'encens. Écorce, feuilles et fleurs renferment 0,5% d'huiles essentielles: par distillation, les parfumeurs les capturent (eau d'Ange) pour faire chavirer les sens! Sans ces effluves qui ouvrent des ponts entre différents monde, le myrte passerait inaperçu.
En France continentale, ils occupent les stations les plus chaudes (donc plutôt l'adret que l'ubac) de la frange méditerranéenne maritime, à l'exception de la région comprise entre Montpellier et Marseille. Pour le promeneur inattentif, il passe inaperçu, sauf à l'époque de sa floraison. Les rameaux brun-rouge de ce buisson toujours vert sont si flexibles que les Corses en tressent des casiers pour attraper les murènes et les langoustes. Ils portent des feuilles coriaces et luisantes sur les deux faces, modelées sur la flèche même d?Éros. Elles sont parfumées: par transparence, apparaissent criblées de petites glandes contenant de l'huile essentielle. Dès mai et jusqu'en juillet, les fleurs blanches s'épanouissent en petites houppettes, à l'odeur poivrée et lourde qui laissent place à des baies à l'automne (septembre-octobre) contenant des graines luisantes, en forme de rein et couleur vieil ivoire. Les baies ovoïdes bleu-noirâtre une saveur âpre et résineuse mais cependant assez agréable. On en donne aux volailles de leur vivant pour parfumer leur chair.
Le bois du myrte est d'un beau gris rougeâtre clair, un peu violacé, lourd (densité: 0,9 à 1), au grain fin et homogène.

CULTURE:
Le myrte craint hélas les fortes gelées, donc sa culture est limité à la région méditerranéenne et la côte atlantique. Il ne se développe bien que dans un sol ensoleillé, profond, frais, à l'abri des vents froids. Il supporte la taille (haies). Pour la multiplication, préférez les boutures et les marcottes aux graines (trop lent). Le myrte a une longévité de plusieurs siècles.
Dans le langage des fleurs, il est un symbole fort de l'amour, notamment pour déclarer sa flamme à une personne pudique (sinon, on utilise plutôt la rose pour celle ayant déjà une certaine "expérience de la vie"). La fleur du myrte est la fleur nuptiale en Europe du nord et chez les Hébreux. L'arc de Cupidon et ses flèches sont taillés dans son bois. C'est une touffe de myrte qui cacha la nudité de Vénus (à la sortie de son bain) du regard des Satyres!
La myrtille lui doit son nom car les usages des deux plantes se sont un peu confondues au Moyen Âge. Même remarque avec le fragon appelé myrte épineux.
Attention à ne pas le confondre avec son presque homonyme: LA myrrhe.

Application en phytothérapie


Sacralisé dans l'antiquité (avec l'olivier et le laurier-sauce), il disparut de la pharmacopée aux premières siècles de notre ère pour réapparaitre au XVIe siècle (notamment au sud de l'Europe). Tout abus peut entrainer de désagréables états de surexcitations.
Pour les soins de beauté, on prépare par distillation des fleurs et des feuilles une eau de grande réputation: l'eau d'ange ou eau de myrte.
Vertus antiseptique, stomachique, pectorale et aphrodisiaque, en infusion (feuilles).
En décoction, les feuilles sont appliquées sur les contusions ou les entorses.


Les recettes de cuisine


Avant l'importation d'épices lointaines, les baies ont servi de condiments, notamment chez les Arabes et les Romains ("la truie troyenne": grives captives nourries de ces baies cuites à l'intérieur d'un volatile plus gros, lui même enfermé dans une truie rôtie entière!; murtatum, saucisson au myrte).
Ces baies remplacent celles du genévrier pour ceux qui préfèrent une saveur plus discrète. Comme elles sont astringentes, il est préférable de consommer les baies une fois cuites et après avoir ôter les graines âpres et dures: confitures, condiment accompagnant les plats (viandes en sauce et gibier au Moyen-Orient).
En Corse, on boit le myrtéi, liqueur aux vertus stomachiques obtenue par macération des baies. Macérées et écrasées dans un bon vin (ou du jus de raisin) avec du sucre (ou du miel), les baies donnent le vin de myrte. On peut aussi les mettre dans tout autre jus de fruit.
Les boutons floraux peuvent remplacer les clous de girofles et décorent les pâtisseries.
Les feuilles aromatisent la cuisine méditerranéenne.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.