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Néflier du Japon

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Nom commun : 

Néflier du Japon

Nom latin : 

ERIOBOTRYA JAPONICA

Autres noms : 

Bibacier, babacier, faux néflier, loquat

Famille : 

Rosacées

Origine : 

Chine, Japon

Taille : 

4 à 7 mètres de haut adulte

Description


Sur la vidéo tournée dans notre jardin de la biodiversité par TV 7 (qui se trouve sur la page d'accueil de ce site Web), vous découvrirez une séquence concernant cette plante au bout de 10'35". C'est un arbuste que nous avons plaisir à rencontrer, en juin, lors de nos sorties découvertes dans la nature en Gironde... pour déguster ses fruits juteux!
C’'est au Japon que les Européens (Thunberg) ont fait sa connaissance, mais son habitat d’'origine est le Hou-pei, en Chine centrale. D'abord rapporté de Canton pour être introduit aux jardins de Kew (Londres), puis en France vers 1781-1784 comme arbre d’'ornement (Jardin des plantes de Paris), il ne fut considéré comme espèce fruitière que vers 1831 (jardin botanique de la Marine, à Toulon) et on l'introduisit alors au XIXe siècle dans les "colonies" françaises (Madagascar, Indochine, Océanie). On le rencontre maintenant à proximité de nombreux mas provençaux. Quant aux Japonais, ils en sont si admiratifs qu'ils ont consacré au bibacier un conservatoire avec une soixantaine de variétés en collection. Les variétés japonaises sont rondes (c'est celle présente dans notre jardin de la biodiversité de Mérignac), les chinoises piriformes. Les rares bibasses vendues sur nos étals proviennent d'Espagne (Valence) ou de particuliers locaux.
Si l'’écorce est d’'un joli brun-gris, les jeunes rameaux, eux, sont souvent pubescents (blanc légèrement argenté). Les feuilles sont gaufrées, avec des nervures profondément marquées, légèrement dentées, coriaces, rugueuses et vert foncé sur le dessus, duveteuses et teintées de rouille sur le dessous.
Les petites (2 cm) fleurs blanches éclosent à contre-saison (d’'octobre à janvier), réunies en thyrses (botrys = grappes, en grec), à l'’extrémité des rameaux. Elles sont mellifères (c'est notre « restaurant pour les sauterelles et d'’autres insectes» en novembre) et elles sont presque entièrement recouvertes d'’une pubescence couleur rouille (erio vient du grec erion = laine). Elles répandent un parfum très fort et agréable d’'amandes amères, à une saison où peu d'’arbres sont en fleurs, mais elles sont sensibles au froid dès -3°C (prévoir alors un voile de protection et une fécondation manuelle!).
Les bibaces ou bibasses ou loquats (appelés "biwa" au Japon), à l'’allure d’'abricot de 5-6 cm de diamètre, sont des fruits précoces (mai-juin, parfois dès avril), de couleur jaune à orangé suivant les variétés, brillants et à la peau duveteuse, rafraichissants et juteux (bibace vient du provençal bibere = boire). Le fruit, délicat, n’'est guère commercialisé car il ne supporte pas les chocs lors du transport. On peut le transformer en sirop: le loquat. Distillé, le jus de fruit donne une eau de vie de grande qualité.
Attention! La bibace contient un à quatre gros pépins toxiques, à reflets métalliques. Néanmoins, à l'’île de La Réunion, on les utilise pour réaliser une liqueur: la liqueur bibasse.

CULTURE:
De croissance rapide, il se multiplie naturellement par semis (noyaux très frais) et par drageonnage, mais les fruits (production à partir de 8-10 ans d’âge!) sont alors petits et ils ont des noyaux très gros. Il est préférable de greffer (oeil poussant au printemps, oeil dormant en août) le bibacier sur des porte-greffes (aubépine, pyracantha, néflier commun ou cognassier), en écusson, en juillet-août. Il a conservé de ses origines tropicales un tempérament plutôt frileux (zone 8a et plus): il ne produit des fruits que si la température hivernale ne descend que très rarement en dessous de -3°C lorsqu'il est en fleurs (zone 9b et plus); ce qui limite sa culture au Sud-Ouest maritime et au Midi méditerranéen. Les parties aériennes gèlent à -10°C, mais l'‘arbuste repart de la souche au printemps: on peut donc le planter en pleine terre dans le Nord de la France à exposition abritée. Par contre, à -12°C, l’'arbre est définitivement perdu!
Il aime le soleil et les terres nues et propres, profondes, drainées (arroser en été!), riches (apport de nitrate organique fin février-début mars, à défaut 300-500g de nitrate de calcium par pied, puis des phosphates); il s’'accommode de sols pas trop calcaires. Il apprécie d‘'être à l‘'abri des vents froids et violents. Pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits Cératitis capitata, il faut la piéger avec des flacons suspendus à l’arbre et contenant 75% d’eau et 25% de vinaigre. La bouillie bordelaise (2 fois par an à 3%) est efficace contre la tavelure. Comme tous les Rosacées, il est potentiellement sensible au feu bactérien. Enfin, il ne faut pas le confondre avec le néflier commun des haies (néflier d’'Allemagne) Mespilus germanica qui, lui, est un arbuste épineux à feuilles caduques et aux fruits à pépins en forme de toupies (voir la fiche "Néflier d'Allemagne").

Application en phytothérapie


Peu caloriques (à peine 40 Calories pour 100 g et seulement 10 g de glucides pour 100 g), les fruits sont riches en vitamine A et C, en fibres, en calcium et en sels minéraux. Ils apaisent les inflammations de la gorge et ils sont diurétiques.
En Inde, les feuilles sont considérées comme expectorantes (lutte contre la toux) et hypoglycémiantes. Elles sont appliquées en cataplasmes pour soigner les enflures.


Les recettes de cuisine


Il faut consommer les fruits crus aussitôt cueillis, mais il faut auparavant les peler. Cuits, ils accompagnent des préparations salées et des viandes blanches, en jus, en confiture, en pâte de fruit. Les épices rehaussent sa saveur. Ils peuvent être confits avec du sucre ou dans le vinaigre (Asie). Le jus distillé fournit une très bonne eau de vie.
Le noyau est très toxique, comme la plupart de ceux de sa famille. Néanmoins, macéré dans le rhum, il permet de préparer le rhum arrangé: les noyaux donnent une certaine amertume (acide cyanhydrique). A partir des noyaux, on fabrique une liqueur au goût d'amande amère qui, additionnée de miel et clarifiée, peut être transformée en une sorte d'excellent marasquin.

RECETTES DE LA CONFITURE, DU SIROP, DE LA LIQUEUR ET DU SORBET DE BIBACES: voir la fiche "ronce" rubrique "recettes de cuisine" (on remplace simplement les mûres par les bibaces dans ces recettes).

RECETTE DE LA LIQUEUR DE VIEUX GARÇON:
La recette est donnée sur la fiche "merisier" à la rubrique "les recettes de cuisine".
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.