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Orchidée

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Nom commun : 

Orchidée

Description


Pour voir ces stars, nul besoin d'effectuer de lointains voyages dans les pays exotiques pour découvrir les charmes des orchidées. Sur les 30000 espèces peuplant la Terre, on en trouve 350 espèces environ en Europe et 160 en France! Huit d'entre elles poussent sur notre commune de Mérignac: la municipalité de Mérignac (33700) a d'ailleurs édité un dépliant gratuit et précis pour ceux qui souhaiterait partir à la découverte des orchidées de cette commune.
Dans la grande variété des formes végétales, l'orchidée européenne se repère par un ensemble de caractéristiques. Elle
est terrestre, herbacée, à port altier, avec des feuilles entières, à nervures parallèles. Sa tige dressée porte une inflorescence en racème ou en épi, rarement une fleur isolée. Les fleurs sont axillées (insérées à l'aisselle) par une bractée florale (noter sa longueur par rapport à la fleur est un des critères de détermination), souvent sessile, mais à ovaire infère, tordu ressemblant à un pédoncule floral. Les caractères spécifiques se concentrent surtout sur la fleur irrégulière (zygomorphe). Son examen montre une symétrie bilatérale, une structure 3-mère, en 2 verticilles, celui des 3 sépales (en général semblables) et celui des 3 pétales dont l'un (le labelle) se distingue nettement des 2 autres de manière spectaculaire par sa forme et son ornementation. Orienté vers l'avant pour servir de piste d'atterrissage pour les insectes, il peut être prolongé par un éperon. De plus, au centre de la fleur, les organes reproducteurs -stigmate (haut du pistl) et étamines (une seule fertile)- sont soudés en une colonne: le gynostème, prolongé en avant par un bec. le fruit est une capsule s'ouvrant par trois valves caduques, disséminant une myriade de graines fines comme de la poussière.
Lors de nos sorties, les participants croient voir des orchidées en découvrant des orobanches; mais, l'observation attentive à la loupe montre bien un ovaire supère et 4 étamines. Même réaction devant les lamiacées avec leur labelle, mais ils n'ont ni ovaire infère, ni feuilles parallèles entières à nervures parallèles.
Dans nos régions, les orchidées ont souvent des souches courtes en rosette munies de deux tubercules dont un se renouvelle chaque année, tandis que l'autre se vide pour assurer la croissance de la hampe florale. Quelques unes en sont dépourvues et ont des racines fasciculées plus ou moins charnues (listères, céphalanthères). Une espèce est totalement dépourvue de chlorophylle: la néottie et elle vit à la façon d'un champignon.

ORIGINALITÉ DE LA REPRODUCTION
Les pièces florales se composent de trois sépales et trois pétales dont un spécialisé dans la reproduction de la plante: celui du bas, le labelle, a la forme surprenante d'un insecte chez les ophrys. Le pollen des orchidées est rassemblée en deux masses compactes: les pollinies. Ces deux petits sacs sont portés sur des pédoncules détachables et autocollants. La Nature les a astucieusement disposés pour qu'ils se collent sur l'abdomen ou la tête des insectes de passage, sur lesquels ils prennent alors une position courbée vers l'avant pour préparer l'étape suivante. En effet, les insectes tomberont ensuite, à nouveau, sous le charme d'une orchidée et cette "gymnastique" des pédoncules permettra une fécondation plus sûre.
Les fleurs des orchidées ont un organe spécial (rostellum) qui agit comme une barrière entre les parties femelle et mâle de la fleur (pourtant soudées). C'est une sorte de préservatif végétal! Seul, un insecte adapté peut replier le rostellum pour mettre en contact les deux parties sexuées de la fleur. C'est pour cela que la vanille (qui est une orchidée) a besoin d'être fécondée à la main pour fructifier car l'insecte pollinisateur spécifique n'existe pas dans les régions où elle a été introduite.

QUELQUES EXEMPLES:
Un tiers des orchidées profite des services des insectes pour être fécondé sans offrir de contrepartie en pollen et en nectar. Si les insectes sont néammoins attirés, c'est parce que certaines orchidées (Dactylorhiza sambucina, Orchis mascula) sont des leurres visuels: elles imitent d'autres fleurs qui, elles, sont nectarifères (Lamiacées, Fabacées). Orchis israelitica mime Bellevallia flexuosa (liliacée. De même, Orchis pallens imite la gesse printanière L. vernus (fabacée). Parfois, le dispositif est amélioré, sur le labelle, par des papilles ou des houppes de poils qui excitent les soies détectrices de sucres des pollinisateurs (O. ustulata, O. militaris) ou par des tructures jaunes rappelant un pseudopollen (Cephalanthera, Calypso bulbosa).
Chez les insectes, les signaux olfactifs envoyés par les orchidées sont probablement plus attractifs que les signaux visuels. Ainsi, l'orchis sureau attire les vespidés par son odeur miellée. En explorant sans succès la fleur, ces derniers se chargent des collantes pollinies. L'arôme vanillé de la nigritelle attire les papillons. L'orchis-bouc (ou himantoglosse) séduit les abeilles... avec son parfum de chèvre! L'orchis-moucheron, lui, s'adapte à sa clientèle (papillons): il n'émet pas le même parfum le jour et la nuit! La fleur du sabot de Vénus fonctionne comme celle du gouet: séduit par les effluves, de petites abeilles (andrènes) glisse au fond de la fleur et sont obligées de ressortir par un étroit passage au cours duquel l'insecte frotte son dos contre le pistil, puis contre les pollinies.
Le comble du raffinement dans la tromperie, c'est lorsque l'orchidée exploite les appétits sexuels des insectes mâles en leur faisant croire à une rencontre avec un partenaire femelle. Ainsi, le sérapias langue émet la même odeur que celle qui se dégage des terriers creusés par les femelles d'abeilles solitaires. C'est chez les ophrys que le leurre sexuel atteint la perfection, amenant les insectes mâles à de pseudocopulation avec le labelle ce qui les amène à toucher de la tête le rétinacle et à emporter les pollinies en guise de bonnet d'âne! L'ophrys miroir et l'ophrys abeille ont une fleur ressemblant à un partenaire femelle. Tout y est: les mêmes odeurs irrésistibles, la forme du corps, les couleurs, la disposition de la pilosité. A tel point que les jeunes mâles inexpérimentés peuvent préférer vainement copuler avec la copie plutôt qu'avec l'original! Quant à l'ophrys araignée, elle produit les 14 secrétions produites par les abeilles andrènes femelles! Une fois fécondée, la fleur ne produit plus du tout ces attirants parfums pour ne pas perdre inutilement son énergie. Les orchidées sont de vraies "ensorceleuses" à la séduction raffinée!
Dernière originalité: celles des fleurs de sérapias (sauf la serapias langue). Elles imitent des trous ou des nids où les insectes (abeilles solitaires, guêpes, cétoine Scarabaéidés, araignées) viennent se réfugier par mauvais temps ou se protéger de la fraicheur de la nuit. Dans le tube étroit de la fleur, la température interne est supérieure de 1 à 3° par rapport à celle extérieure. Si la taille de leur tête leur a permis de s'insinuer entre les lamelles basales et le gynostème et de toucher le rétinacle, ces insectes quittent leurs abris en emportant les pollinies et assureront ainsi la fécondation des sérapias.
Les graines minuscules (0,5 mm!; 10 microgrammes!!) sont probablement les plus petites des monocotylédones (par comparaison, les grains de riz ou de blé paraissent énormes). Comme elles n'ont donc pas de réserve, pour germer, elles doivent vivre en symbiose (dans le sol) avec les mycéliums de certains champignons microscopiques (genres Rhizoctonia et Deuteromycetes, rarement des Basidiomycètes). Le champignon pénètre dans la graine et infecte l'embryon. Heureusement, en général, l'orchidée dispose de fongicides qui limite l'infestation. Il s'ensuit une symbiose (mycorhize), profitable aux deux partenaires: l'orchidée puise les sucres dans le champignon. Chez les plantes adultes, le champignon n'est présent que sur la zone périphérique des racines de l'orchidée. Entre la germination et la première floraison, il s'écoule de 2 à 15 ans. Les orchidées européennes sont des vivaces, mais ne fleurissant une fois par an que si les conditions sont favorables. Leur présence aérienne est assez brève (quelques semaines) et cela leur permet de fleurir et de fructifier avant le reste de la végétation. Elles sont donc favoriser par le fauchage des prairies, le pâturage estival et adaptées au rigueurs sèches du climat estival méditerranéen. Puis elles disparaissent dix mois sur douze (l'essentiel de leur cycle vital étant souterrain). Certaines orchidées, à vie aérienne de oins de 45 jours, peuvent aiunsi pousser dans les montagnes (au dessus de la limite des arbres) ou dans les zones polaires. Lorsq ue les conditions sont défavorables (densification du couvert végétal), elmles subsistent longtemps dans le sol sans se manifester (vie végétative souterraine) et il suffit d'un incendie ou qu'on abatte les arbres pour les voir ressurgir. Elles ont besoin de milieu stable, ce qui était le cas avec les anciennes activités agro-pastorales traditionnelles. Mais, l'industrialisation de l'agriculture est, elle, néfaste aux orchidées.

QUELQUES ORCHIDÉES INDIGÈNES DE GIRONDE
  • OPHRYS ABEILLE (20 - 30 cm): Elle possède deux tubercules globuleux. La floraison se déroule de mai à juillet; la diva sait se faire attendre car certaines années, elle ne fleurit pas! Le gynostème avance en bec courbé. Le labelle présente trois lobes peu marqués (dont deux latéraux rappelant les deux ailes d'une abeille)avec deux bosses basales, velu, velouté, brun ferrugineux, décoré de lignes jaunes autour d'une tache centrale brun clair glabre. Il imite l'abdomen d'une abeille solitaire femelle pour tromper les jeunes abeilles mâles inexpérimentés. Une fois posés, ces dernières sont excités par des signaux tactiles (en plus des signaux chimiques et visuels). Ce labelle est taché et rayé de jaune, presque globuleux, trilobé à la base (terminé par un appendice recourbé). La fleur reproduit même la pilosité (taille, orientation et disposition des poils!) et l'odeur de l'abeille femelle! Au comble de l'excitation, les mâles-abeilles tentent une pseudocopulation qui permet le transfert du pollen vers une autre fleur(voir ci-dessus). C'est la seule ophrys qui s'autorise une autofécondation par basculement des pollinies sur les stigmates, mais alors elle donnera des plantes à fleurs moins belles (dépigmentation). Aussi, le statut de la plante calcicole se porte plutôt bien (préoccupation mineure). Elle est néanmoins protégé dans certaines régions (Limousin, Pas de Calais, Franche-Comté). Ophrys signifie "sourcil" car, jadis, on s'en servait pour teindre les cheveux et les sourcils.
  • SPIRANTE D'AUTOMNE (SPIRANTE SPIRALÉE): Sa floraison est tardive (d'août à octobre) dans les prairies sèches (Parc de l'Ermitage de Lormont; école du Parc, place Nungesser et Coli et rue Frédéric Joliot Curie à Mérignac). Peu spectaculaire du haut de sa tige grêle et pubescente de 10 cm (en général), elle est quasiment menacée. Sa floraison est sporadique: ses très petites fleurs blanches ne sont pas spectaculaires, si ce n'est qu'elles sont torsadées en spires (d'où son nom de "spirante" = inflorescence spiralée) en épis spiralés et à odeur de vanille. La plante porte 2 à 6 tubercules fusiformes. Le labelle est oblong, entier, nectarifère, à sommet élargi. Cette espèce pousse sur des substrats secs (mais humides l'hiver) à humides, parmi la végétation rase des dunes, des friches et des pelouses. Elle est en régression importante dans de nombreuses régions, suite à l'abandon du pâturage intensif et de l'eutrophisation.
  • SERAPIAS LANGUE (10 - 35 cm): Malgré la variabilité due aux hybrides, l'espèce est bien caractérisée par la callosité en grain de café à la base du labelle. Elle fleurit de mars à juin, sur des substrats frais à détrempés (des pelouses maigres aux bois clairs). Son labelle rose a la forme d'une langue car il deux fois plus long que les autres pièces florales et muni d'une bosse noirâtre à la base. Quasiment menacée, l'orchidée fleurit d'avril à juin dans les pelouses maigres (pas d'engrais!). On peut la trouver en groupements importants (parc du Château de Mérignac) car elle se reproduit aussi par de jeunes tubercules. La plante est d'ailleurs pourvue de plus de deux tubercules, les plus jeunes longuement pédonculés. La diversité des couleurs (tiges veinées de rouge par exemple) font la joie des photographes. Les fleurs, en épis lâches, sont peu nombreuses. Les callosités basales et luisantes du sérapias langue imitent le corps de la femelle de la petite abeille Ceratina cucurbitana. Comme les mâles adultes ont une nymphose plus précoces que les femelles, ils ne trouvent que les sérapias langues pour partenaire sexuel lors de leur recherche d'une partenaire abeille! Ils emportent ainsi les pollinies jaune verdâtre.
  • ORCHIS PYRAMIDAL (10 - 25 cm en général, parfois jusqu'à 60 cm): son nom latin Anacamptis (= recourbé en arrière) vient de la position des pollinies. En mai-juin (voire d'avril à juillet), la fleur de cette orchidée leurre les papillons grâce à un labelle trilobé avec deux callosités clairs pour guider/canaliser la trompe du papillon vers l'entrée du long éperon d'un centimètre au fond duquel se trouve l'ovaire. Les pollinies sont fixées par un rétinacle unique sur la trompe pendant que l'insecte puise le nectar. Au début, la fleur est un épi ramassé et conique qui s'allonge ensuite en un magnifique cylindre élancé et dense... à odeur de fauve! Elle anime de sa couleur rose les coteaux calcaires secs et ensoleillés. Les feuilles sont enroulées autour de la tige. En grec, Orchis signifie "testicule" car c'est la forme de son double bulbe. Cette espèce pousse en pleine lumière, sur des substrats calcaires, ordinairement secs. Le statut de cette plante se porte plutôt bien (préoccupation mineure). Cette espèce se trouve au parc du château sur notre commune de Mérignac.
    Les orchis se distinguent des ophrys par les deux lamelles à la base du labelle et surtout par le rétinacle unique portant deux pollinies.
  • ORCHIS BOUFFON (5 à 40 cm): espèce de port et de taille très variées (les plus robustes sur substrat détrempé ou humide, les plus grêles à l'ombre). Coloration variable des fleurs (de mars à mai): de violet à rose, parfois blanc, parfois discolores. Trois sépales et deux pétales rapprochées en casque. Feuilles lancéolées. Espèce de grande tolérance écologique, surtout en pleine lumière, mais en régression suite à l'amendement des prairies. Cette espèce se trouve au parc de Luchey, place de la Branche et rue Raymond Lavigne sur notre commune de Mérignac.
  • LISTERE OVALE ou NEOTTIE OVALE (20 - 60 cm): Souche formée de racines allongées. Robuste, entièrement verte, à tige épaisse (de loin, allure de plantain moyen!). Fleurs de mai à juillet. Habitat indifférent (bois, prairies fraîches). Commune (sauf en zone méditerranéenne). Espèce résistante pouvant vivre sans mycorhize et fleurir plus de 20 ans. Elle est pollinisée par de nombreux insectes attirés par le nectar abondant: coléoptères, diptères, hyménoptères (guêpes, ichneumons). Cette espèce se trouve au bois du Burck sur notre commune de Mérignac.
  • ORCHIS TACHETÉ (20 - 60 cm): Plante élancée, souvent robuste; tige mince, sillonnée et plus ou moins lavée de violet au sommet; feuilles plus ou moins maculées de brun sur la face supérieure. Inflorescences pâles à rosées de 5 à 10 cm de 15 à 50 fleurs odorantes, tachées de pourpre, en mai/juin-juillet (voire août). Sol acide, frais à détrempé, en association avec la molinie et la populage des marais. Cette espèce se trouve au parc de Luchey sur notre commune de Mérignac.
  • ORCHIS A FLEURS LÂCHES (20 - 60 cm): Élancée, tige lavée de violet au sommet; 3 à 8 feuilles lancéolées, en gouttière, embrassantes le long de la tige. D'avril à juillet, inflorescence lâche, allongée, jusqu'à 25 cm de haut, avec des fleurs pourpre violacée foncé à rougeâtres, rarement roses. Le labelle fortement convexe et la briéveté (ou l'absence) de lobe médian la distinguent de l'orchis des marais (qui a une floraison plus précoce). En pleine lumière, sur des prairies humides à marécageuses, bord des ruisseaux et suintements. Cette espèce, protégée en Gironde, se trouve au parc de Luchey sur notre commune de Mérignac.

    QUELQUES ORCHIDÉES EXOTIQUES
  • PHALAENOPSIS: à feuilles rondes épaisses; phalaenopsis car le découvreur prit ses fleurs pour des papillons dans la pénombre; 18-22° maxi le jour, mais la température doit être supérieure pour les jeunes plants: 30°; plus sensible aux maladies que le cymbidium; pas de période de repos: au moins 15° pendant près d'un mois en hiver; 5° de moins la nuit, terre relativement sèche.
  • CYMBIDIUM: à feuilles longues élancées; 8-19°; peut même passer tout l'‘hiver dehors s‘'il ne gèle pas, à l'’ombre de mai à octobre .
  • BLETILLA STRIATA (en cours!)
  • PLEIONE FORMOSANA (en cours!)


    Application en phytothérapie


    Les orchidées sont tellement employée, à tort ou à raison, en médecine et depuis si longtemps qu'on a crée le terme d'orchidothérapie. Leur action porterait (mais il est permis d'en douter) sur les maladies tuberculeuses ou syphilitiques, ainsi que sur les diarrhées, les maux de gorge et de ventre.


    Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
    Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.