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Primevère vulgaire

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Nom commun : 

Primevère vulgaire

Nom latin : 

Primula vulgaris

Autres noms : 

Primevère acaule, Primevère commune, pâte-de-verre, pâquerette des boeufs, boubou, pain-de-cocu, chausse-de-loup, prime-flou, brassière

Famille : 

Primulacées

Origine : 

Europe

Taille : 

12-15 cm

Description


"Primula" signifie première et "veris" printemps car c'est l'une des premières fleurs printanières. Au XVIIIe siècle, ses fleurs jaune citron à centre orange, symbole du libertinage ("le jaune cocu du coucou"), étaient portées pour se rendre à des rencontres galantes: sous la Régence, les courtisanes et les rouées en portaient directement sur la peau lorsqu'elles se rendaient à un souper fin ou à un rendez-vous galant (on croyait que cette fleur aiguisait l'appétit sexuel). Elles entraient dans la composition des philtres d'amour. Jadis, la mère possessive enfermait des primevères dans les oreillers de leur fils pour le garder près d'elle. La fleur se fermerait si le temps est à la pluie et s'ouvrirait quand il est ensoleillé.
Aujourd'hui délaissée pour ses propriétés médicinales, elle était appréciée à l'époque romaine. Au XIIè siècle, elle était préconisée par Sainte Hildegarde comme remède contre la mélancolie. Rosettes de longues feuilles gaufrées, vert vif, presque persistantes. C'est une des toutes premières floraisons de l'année: en effet, ses fleurs inodores et jaune clair (avec cinq taches orangées à la base) et solitaires apparaissant en fin d'hiver ou au début du printemps (février-avril). Elles sont pollinisées par des insectes à longue trompe: papillons, bourdon, syrphe. La plante est protégée en Belgique, en allemagne et dans quelques régions françaises.

Dans nos bois, on trouve aussi:
-la primevère officinale P. veris (coucou, herbe de Saint-Pierre, primevère des prés, oreille d'ours, primerolle) aux fleurs groupées en ombelle (la primevère vulgaire s'en distingue par ses fleurs qui partent toutes de la base de la touffe; de plus, elles ont une couleur jaune pâle, avec des pétales étalées). Tous les deux ont les mêmes propriétés médicinales. La racine froissée de la primevère officinale dégage une odeur d'anis. Le coucou nourrit les bombyles, les anthophones, les bourdons, les pinsons, les chenilles (lucine, noctuelles).
- la primevère élevée P. elatior (primevère élevée, primevère des bois: photographie centrale) au calice bicolore vert clair dans les sillons, se reconnait à ses fleurs regroupées en bouquet et portées au sommet d'une tige (Parc de Sourreil, à Villenave d'Ornon). La fleur non parfumée a ses pétales étalées. Elle a un gros cercle orange au milieu de la fleur, alors que la primevère officinale a 5 petites taches (une sur chaque pétale). Lorsqu'elle est abondante, cette plante témoigne de boisements anciens car elle a une faible capacité de dispersion (elle ne va jamais au delà de la centaine de mètres hors de la lisière forestière).
LA REPRODUCTION DÉPEND DE LA LONGUEUR DE L'ORGANE SEXUEL!
En effet, si vous ramassez des fleurs de primevères indigènes et que vous en faites des coupes longitudinales, vous constaterez qu'une même espèce de primevères présentent deux types de fleurs poussant côte à côte (pour améliorer la pollinisation croisée par hétérostylie):
- les brévistylées: un style court (avec des papilles courtes) et des étamines au dessus (avec de gros grains de pollen),
-les longistylées: un style long (avec un stigmate présentant des papilles de grande dimension) et des étamines au dessous (avec de petits grains de pollen).
Les petites dimensions des papilles des fleurs du premier type ne permettent une fécondation réussie qu'avec les petits grains de pollen du deuxième type (et vice-versa).
Renseignements complémentaires: voir la revue La Hulotte n° 55 (coucou des bois, coucou des prés).

Application en phytothérapie


La tisane de fleurs est légèrement sédative et convient aux affections respiratoires (à donner aux enfants nerveux, le soir). En applications externes (compresses), elle atténue la couperose et les démangeaisons cutanées, comme les piqûres d'insectes. La racine est employée pour l'hygiène buccale.
Côté beauté et esthétique, les cataplasmes de fleurs et de racines calment les troubles circulatoires, la couperose, les démangeaisons de la peau et ses affections (gerçures, écorchures, piqûres d'insectes).


Les recettes de cuisine


ATTENTION! LA CONFUSION AVEC D'AUTRES ESPÈCES DE PRIMEVÈRE EXOTIQUES QUE L'ON TROUVE DANS LES JARDINS PEUT DÉCLENCHER DES ALLERGIES CUTANÉES. Comme l'ortie, elles ont un revêtement de poils glanduleux dont le contact déclenche des urticaires.
Les fleurs fraîches décorent les salades et parfument la bière, le vin, les bonbons, les gelées de fruits. Confites dans du sucre, les fleurs des primevères vulgaire et officinale cristallisées dans le sucre font de délicieux bonbons (voir le recette à la fiche "violette"). Elles apportent aussi une touche originale sur un gâteau, dans une confiture, dans un beignet ou dans une crêpe (Savoie): nous offrons à la dégustation ces "matafans" à notre stand lors de nos expositions printanières annuelles (Le Bourgailh, Le Bouscat). Mises à fermenter dans un mélange d'eau et de miel, les fleurs fraiches servent à fabriquer un alcool en Grande-Bretagne. Séchées et infusées, elles peuvent remplacer le thé.
Bien qu'amères, les feuilles étaient autrefois consommées en salade avec modération.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.