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Saule blanc (et les autres aussi!)

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Nom commun : 

Saule blanc (et les autres aussi!)

Nom latin : 

Salix alba

Autres noms : 

Saule commun, saule argenté, osier blanc, sausse, sose, vouizier, aubier, saudre, saouzé

Famille : 

Salicacées

Origine : 

Europe

Taille : 

6 - 25 m

Description


GÉNÉRALITÉS: Sur Terre, il existe plus de 300 espèces de saules: elles peuplent toutes l'hémisphère Nord. Elles sont assez difficiles à identifier pour le non spécialiste. Tous les saules n'ont qu'une seule écaille (en forme de chape) pour protéger le bourgeon.
Sur les feuilles de saules (surtout sur ceux à feuilles étroites), le promeneur attentif découvrira, à partir de la mi-été, des galles (en haricot ou ronde) vertes, puis rouges produites par la ponte de la tenthrède gallicole du saule Pontania proxima. En avril, le saule semble couvert de crachat: c'est l'oeuvre de la larve verte de la cicadelle spumeuse (l'adulte est noir et rouge). Comme elle a la eau sensible, cette petite cigale se fabrique son propre bain moussant pour se protéger du soleil.
Ils sont subdivisés en:
- saules de printemps (ils fleurissent avant l'apparition des feuilles): arbuste de petite taille le plus souvent, fleurs en chatons sans pédoncules sur des pousses naines non feuillées (ou sinon très petites feuilles). Exemples: saule marsault, saule à oreillettes, saule cendré, saule rampant, saule à feuilles de laurier, osier blanc
- saules d'été (ils fleurissent plus tard: en même temps ou après la feuillaison): arbres plus grands, fleurs en chatons à pédoncules sur des pousses portant des feuilles. Exemples: saule à cinq étamines, saule fragile, saule blanc.
Les inflorescences sont des chatons (épis denses de fleurs unisexuées, sans sépales, ni pétales). Chaque arbre est donc soit mâle (aux chatons plus condensés, très visibles avec leurs anthères jaunes), soit femelle (chatons verdâtres). Ayant besoin d'eau, de lumière, de sol nu et alluvionnaire, le saule est une espèce pionnière des zones humides. En vue aérienne, on peut suivre les contours d'une zone humide ou le cours d'un fleuve à partir de la répartition des sols. En hiver, beaucoup de saules se couvrent d'une cire blanchâtre hydrophobe pour limiter la déshydratation, semble-t-il. Comme cela ralentit les échanges respiratoires, il compense grâce à des lenticelles.
Le bois de saule est peu estimé, mais il est fort léger. On en faisait autrefois des cuves et et du charbon de bois.
Le saule a toujours été lié au culte de la mort: Orphée est descendu aux enfers avec un rameau dans la main; jadis, on brûlait des mannequins en saule au Carnaval. Ses propriétés anti-inflammatoires sont si efficaces qu'on lui associe des pouvoirs magiques: les sorcières s'envolent en enfourchant un balai dont le manche est en bois de saule blanc. Quant à la baguette magique, elle est en saule osier. Une fois le sabbat terminée, la sorcière retrouve son vraie visage de jeune femme et elle se réfugie à l'abri des saules, un milieu considéré comme mystérieux et hostile, difficile à pénétrer. Malgré cette association avec la mort et la sorcellerie, le saule garde une image favorable: en Allemagne et en Russie, c'est une rameau de saule qui remplace le buis et est béni le jour des Rameaux.
Chez les Chinois, il est considéré comme un symbole érotique: son nom désigne la taille des femmes, son "ombre profonde" leur toison et les "fleurs de saule" les courtisanes. Chez nous, comme il ne produit pas de fruit mangeable, il symbolise la stérilité et la chasteté: ainsi, les femmes sexuellement excitées allaient s'asseoir sur sa souche pour trouver l'apaisement! Au XVIIIe siècle, ses chatons refroidissaient les femmes ardentes.

Le SAULE BLANC qui existe aussi en version pleureur, est le saule le plus visible en Europe. C'est le plus grand saule (20 m) avec le saule fragile: le tronc court porte de grosses branches. Le saule blanc est celui qui pousse près de la tombe de Musset, au père Lachaise (Paris). Les jeunes pousses sont recouvertes de poils blancs/grisâtres soyeux, ainsi que les feuilles sur leurs deux faces, surtout la face inférieure; d'où son nom de saule blanc. Cela se voit de loin: le houppier a une douce teinte vert-gris caractéristique. Ses feuilles, de 4,5 à 6 cm de long, sont parmi les feuilles de saules les plus lancéolées (à 6 fois plus longues que larges) avec S. purpurea et S. viminalis. Elles sont courtement pétiolées et dentées Contrairement au saule fragile Salix fragilis, les rameaux ne sont guère cassants à la base. Une variété a des pousses hivernales rouges (comme les pattes des cigognes!).
En avril, apparaissent les chatons (fleurs soyeuses jaune verdâtre): les mâles réduites à deux étamines et une glande nectarifère, les femelles réduites à un pistil protégé par une écaille. Les semences doivent vite germer car leur pouvoir germinatif est vraiment court (un mois environ).
On le cultive souvent en têtard (on l'élague chaque année car il pousse vite) ou en oseraie car ses branches conviennent aux travaux de vannerie (panier, claies). Il peut vivre jusqu'à 120 ans: un exemplaire remarquable de 7 m de circonférence pousse à Sungau (Alsace). Bien qu'ayant un grain fin et homogène, son bois n'est guère prisé: il est utilisé en sculpture, pour la volige et autrefois en saboterie. La variété alba caerulea est employé pour confectionner les battes de cricket. Le saule blanc est un piètre bois de feu (contrairement au saule marsault). Il donne un charbon destiné au fusain à dessin. Avec l'écorce enlevée, on réalisait des trompes d'appel, des flûtes et des sifflets. Le duvet fixé aux graines a servi de rembourrage aux coussins et aux sièges. Le nom du saule se retrouve souvent dans la toponymie (les Saussais, Suzel, Malsaussaie, le Saulceau) et les patronymes (Dassault, Salignac, Desauges, Du Saulx).

En Europe, il existe une grande variété d'espèces de saules:
- le SAULE PLEUREUR COMMUN Salix x sepulcralis "Chrysocoma", hybride du saule argenté et du saule pleureur de Chine. On le voit le long des berges, avec ses splendides rameaux dorés (ainsi que le jeune bois, les gracieux et longs bourgeons). Ses feuilles mesurent 13 x 2,5 cm.
- le SAULE PLEUREUR DE BABYLONE Salix babilonica, originaire de Chine, porte des rameaux tordus et sinueux tellement flexibles qu'ils balaient le sol. Il est constitué d'une multitude d'hybrides. Rapporté en Europe à la fin du XVIIe siècle, il est devenu populaire au XIXe siècle quand il remplaça dans les cimetières l'if, le cyprès et le buis. Il est vrai que sont port éploré est beaucoup plus suggestif pour exprimer la tristesse et le désespoir que la silhouette élancé des autres arbres (dont le cyprès) dont le feuillage est, en plus, persistant (symbole d'éternité et donc d'espoir). Il fut planté sur la tombe de Napoléon Ier à Saint-Hélène et, après son exil, les partisans de Napoléon en lutte contre le régime faisaient circuler des images de la silhouette de l'Empereur dissimulée dans le tronc d'un saule pleureur (voir la photographie ci-dessus) ou dans un bouquet de violettes (voir la fiche "violette"). Idem pour Louis XVI et Marie-Antoinette (voir la photographie ci-dessus). Les Romantiques contribuèrent beaucoup à sa réputation d'arbre funéraire et mélancolique.
- le SAULE MARSAULT Salix caprea (3-5 m, parfois &0 m):Il possède une dizaine de noms scientifiques en latin et encore plus de noms vernaculaires (marsaule, gévrine, civette, saule gris, bonnade, saule des chèvres, osier cendré, civelle, vorde). C'est le plus courant le long des rivières, bien qu'il préfère les sols plus secs et bien drainés. On le reconnait à ses bourgeons (voir plus loin), ses feuilles ovales elliptiques (ce sont les feuilles les plus trapues avec celles du saule à oreillettes: 1,5 fois plus long que large), de 5 à 10 cm de long, acuminées à face supérieure glabre et vert sombre, ondulées sur les marges, à face supérieure glabre mais à face inférieure recouverte d'une épaisse couche feutrée blanc grisâtre avec les nervures SAILLANTES (qui le distinguent des autres saules), ayant sa plus grande largeur vers le milieu de la feuille. Une grande caractéristique des feuilles est d'être tordue à la pointe. L'écorce du tronc, gris verdâtre, reste longtemps lisse avant de devenir crevassée et rugueuse. Au cours de la première année, les jeunes rameaux sont pubescents, puis ils deviennent glabres. Les bourgeons (surtout ceux à fleurs) sont de grande taille et pourvus d'une pointe caractéristique, non piquante recourbée vers l'extérieur. Trop cassant, il n'est pas adapté à la vannerie, contrairement au saule pourpre ou osier rouge, au saule blanc ou osier blanc et au saule amandier ou osier brun (Salix triandra). Contrairement aux autres saules, il ne se propage pas par bouture!
- le SAULE FRAGILE Salix fragilis (rarement jusqu'à 25 m de haut; saule cassant, saule rouge, "osier rouge") : car en vieillissant, ses branches sont très fragiles et couvrent le sol à son pied (et certaines se bouturent d'elle mêmes au contact du sol humide!). Elles se cassent en émettant un craquement caractéristique. Il ressemble au saule blanc, surtout les feuilles qui sont parmi les plus grandes (dépassant normalement les 6 cm; 15 cm en moyenne). Elles sont vert profond sur le dessus et glauques sur le dessous. Cet arbre, très répandu, est très reconnaissable de loin à sa cime très large et ses branches insérées presque à angles droits. Les feuilles, glabres sur les deux faces (luisantes dessus, blanchâtres dessous), sont assez lancéolées (généralement 4 à 6 fois plus longues que larges); à la loupe, la feuille révèle une multitude de minuscules trous gris. On le trouve souvent taillé en têtard, sur les berges des rivières, en sol calcaire. Pour compliquer les choses, il s'hybride avec le saule blanc.
- le SAULE A OREILLETTES Salix aurita (ou "petit marsault"): car certaines pousses parmi les plus vigoureuses portent des stipules là où le pétiole de la feuille s'attache au rameau (mais il n'est pas le seul saule à en porter); arbuste petit (3 m); les bourgeons et les branches de cet arbuste (assez commun sur sol siliceux humide) sont brun rouge; les feuilles sont grisâtres, petites, de forme ovale ou lancéolée à pointe fine souvent ployée en gouttière, tomenteuses sur les deux faces; la face inférieure est couvert d'un réseau de nervures serrées; les stipules sont réniformes.
- le SAULE CENDRÉ Salix cinerea (3 à 6 m): il porte certains noms vernaculaires qui désigne le saule marsault (saule gris, osier cendré, gévrine); il ressemble au saule à oreillettes, mais ses jeunes rameaux sont grisâtres et veloutés, ses bourgeons pubescents et ses feuilles assez élancées plus grandes (2 à 3 fois plus longues que larges; largeur au tiers supérieur) à pointe courte et déjetée sur le côté. Elles sont oblongues, en coin à la base, de 5 à 10 cm de long.
- l'OSIER BLANC Salix viminalis (viminalis = celui dont on fait les liens; saule des vanniers, saule à longues feuilles, saule de Hollande, hollandine, lusse,osier vert, osier blan, moulard, luzette, osier vert, vîmec; 3 à 10 m) : facilement reconnaissable à ses feuilles très longues et étroites (9 à 15cm; jusqu'à 25 cm; 10 à 13 fois plus longues que larges!). Ces lames effilées sont enroulées sur les bords et à la face inférieure soyeuse argentée. Elles sont courtement pétiolées, vert foncé dessus, duveteuses dessous. Les rameaux et les bourgeons sont très pubescents. De petite taille, l'arbre est vigoureux: rabattu, il peut ensuite émettre des pousses de 2 m en une seule saison! Il peut survivre à une immersion de plusieurs mois! Les brins de "vîmes" servent à attacher les tiges de la vigne. C'est l'un des saules les plus utilisés en vannerie. Au cours des siècles, des centaines de clones ont vu le jour pour cet usage. Avant l'essor des matières plastiques, la vannerie est restée pendant longtemps la principale activité capable de couvrir les besoins d'emballages: corbeille à fruits ou à poissons, claies de séchage, faisselle à fromage, nasse, cage, berceau, nacelle des dirigeables... L'armature d'osier (glissée sous les jupons) des bourgeoises de jadis était destinée à les rendre plus opulente, mais aussi à les protéger des mains baladeuses de l'homme (d'où l'expression "mettre la main au panier").
- le SAULE ROUX NOIR CENDRE Salix atrocinerea/S. acuminata (3-6 m): car ses feuilles lancéolées (5 à 10 cm) ont des poils roux le long de la nervure de face inférieure; cette face inférieure est gris cendré (ater = foncé; cinerea = cendré); la face supérieure est vert foncé; courant dans l'Ouest de la France (réserve de Bruges, au nord de Bordeaux).
- le SAULE A TROIS ETAMINES Salix triandra (2 à 5 m)/ autres noms locaux:lauzet, osier brun, negrous, "osier rouge", osier grévines, brune, graujon, saule amandie): il a trois étamines libres, les feuilles rappellent celles de l'amandier; les jeunes rameaux sont un peu anguleux, très flexibles, glabres cannelés au sommet, effilés; les feuilles subsessiles, nettement denticulées, vertes sur les deux faces, ovales, mesurent entre 5 - 10 cm (deux à trois fois plus longues que larges). Les deux côtés sont glabres. Il a un port en boule (en largeur). Il pousse lentement.
- LE SAULE POURPRE Salix purpurea (osier pourpre, osier rouge, osier des tonneliers, verziau, essaux, proceint, verdiau, saule rouge) est un petit saule (1-2 m, parfois 6 m). Car ses nombreux rameaux grêlés et ses fleurs sont souvent pourpres (fleurs mâles à anthères rouges), en mars/avril avant la feuillaison. Le port de l'arbuste est touffu, souvent en boule. Les feuilles (et bourgeons) paraissent opposées ou subopposées, ce qui est exceptionnel chez les saules français. Le limbe de ses feuilles, en coin à la base, est finement denticulé, elliptique, à face inférieur glauque. La feuille, petite (3 à 4 cm de long), est très lancéolé (3 à 4 fois plus long que large). Elle est luisante dessus, terne dessous. Sur notre littoral du Sud-Ouest, on rencontre souvent cette héliophile en bordure de certains creux humides.
-le SAULE DES SABLES ou SAULE RAMPANT Salix repens (plusieurs variétés): ne dépassant que rarement 1 m de haut, cet arbrisseau est assez commun sur notre littoral dans les creux humides de l'arrière dune. Les tiges, le plus souvent couchées, portent des feuilles petites, ovales, alternes, pubescentes sur la face inférieure. résistant à l'ensablement par marcottage, il peut s'élever fortement par rapport au niveau humide. La sous-espèce 'arenaria' se distingue par ses vieux rameaux épais, sombres et poilus.
- le SAULE DES VANNIERS Salix vitellina a les branches d'un jaune éclatant. On l'appelle aussi ambrier, osier blanc, amarinier, verdoison, verdelle.

Application en phytothérapie


Comme les saules sont très difficiles à distinguer les uns des autres (et, en plus, ils s'hybrident entre eux!), voici un truc pour vous aider pour les applications phytothérapiques : tous les saules à feuilles étroites ont sensiblement les mêmes vertus médicinales. On utilise les feuilles, les chatons et surtout l'écorce jeune (riche en précurseurs de l'aspirine et en tannins -8 % environ-).
Jadis, on avait déduit de la théorie (fausse) des signatures que, comme le saule vit les pieds dans l'eau, il devait guérir des refroidissements, de la fièvre, de la grippe et des douleurs articulaires. On ignorait alors tout de l'acide salicylique puisqu'il ne fut isolé qu'en 1825 par le pharmacien italien Fontana et synthétisé quelques années plus tard à partir de la salicine par le pharmacien Raffaelepiria (et l'aspirine en 1898 par Félix Hoffmann, en Allemagne). Or, les recherches faites sur l'écorce ont confirmé ces croyances pourtant basées sur un raisonnement totalement erroné. Le salicoside de l'écorce a les mêmes effets que l'aspirine sans en avoir les inconvénients. L'écorce convient donc pour soigner les états grippaux, les fièvres intermittentes, les rhumatismes, le mal de dos, l'arthrose et les articulations douloureuses. Les feuilles (cataplasme, bain), chargées en tannins et en sels minéraux, sont astringentes et servent à traiter les affections de la peau: psoriasis, érythème, cor (réduction d'un durillon: macération des feuilles durant 24 h dans le vinaigre, puis les appliquer sous une compresse serrée). La tisane de feuilles convient contre les insomnies. Il est avantageux de mettre des feuilles de saule au fourrage des chevaux qui manquent d'appétit.
Les décoctions de chatons, d'écorce ou de feuilles sont des sédatifs nerveux et génitaux (elles apaisent les échauffements génitaux).
Les fleurs de plusieurs saules ont une odeur agréable: on en prépare une eau médicinale, appelée "kalaf" ou "macahalef" qui jouit en Orient d'une grande réputation pour lutter contre les fièvres et les défaillances.


Les recettes de cuisine


Le cambium des saules est mangeable, mais il est très amer (à cuire dans deux eaux). En période de disette, on peut aussi le sécher et le réduire en poudre que l'on mélange à la farine pour augmenter son volume.
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.