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Vergerette du Canada

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Nom commun : 

Vergerette du Canada

Nom latin : 

Erigeron canendensis

Autres noms : 

Ergeron du Cnada, fausse camomille, vergerolle du Canada, herbe aux français, conyze du Canada, érigère du Canada, "queue de renard"

Famille : 

Astéracées

Origine : 

Amérique du Nord (jusqu'au sud du 55è parallèle)

Taille : 

0,10 à 1 m (et plus!)

Description


Son nom de "vergerette" viendrait d'une éventuelle utilisation comme verge pour sanctionner les enfants (jadis!).
Cette annuelle a été introduite en France vers 1650-1655 dans le corps naturalisé d'un oiseau: ses fruits ayant servi de bourre! Partant d'un jardin botanique à Blois, elle a ensuite colonisé les milieux anthropiques de l'Europe entière en moins d'un siècle et demi. Elle est devenue cosmopolite des régions tempérées (Australie, Japon) et c'est une adventice courante de nos jardins (de nombreuses pousses apparaissent soudainement en automne!). Hormis les prairies naturelles et les forêts, ses colonies sont partout omniprésentes sur les terrains secs (de préférence sableux ou caillouteux), notamment dans les milieux remués (comme les dunes littorales ou les berges des rivières) ou dégradés (jardins et terres agricoles plus ou moins à l'abandon, terrassements des chantiers, forêts saignées à blanc, zone de bombardements, levées de terres des voies autoroutières et ferrées, friches industrielles, terrains vagues, sols à texture grossière). Elle a une formidable capacité de reproduction: en fonction de sa hauteur, on considère que la plante produit de 2000 (pour 40 cm de haut) à 230 000 graines (pour 1,50 m de haut)! De plus, elle a un avantage sur les autres annuelles: elle résiste aux feux d'herbes, bien qu'elle soit résineuse.

Elle ne paye pas de mine avec ses capitules blanc sale (juin-octobre) et sa longue tige dressée vert jaunâtre en forme de fuseau (port en balai). Très ramifiée et très feuillée, cette tige velue présente des rameaux courts dans la moitié supérieure. Sa racine est pivotante et courte. Froissée, l'odeur de cumin de la tige et des feuilles avait jadis la réputation d'éloigner les sorcières. Les feuilles sont d'un vert cendré, lancéolées (10 cm de long) et étroites, légèrement dentées, couvertes de minuscules poils étalés. Les inflorescences sont groupées en panicules vaguement pyramidaux: les capitules ont une saveur poivrée. Les fleurs (très petites, en tubes à quatre lobes, entourées de languettes blanches ou teintées de rougeâtre) apparaissent dès juin, mais elles "explosent" surtout d'août à novembre. Le fruit est un akène presque transparent de 1-2 mm, muni d'une aigrette qui lui permet une bonne diffusion soit par le vent (principe du parachute ascensionnel!), soit en s'accrochant aux êtres vivants (pelage, plumage, vêtements).

La vergerette a été le premier des érigerons colonisateurs chez nous. Mais, elle est actuellement concurrencée par l?érigéron de Sumatra E. sumatrensis (en fait, originaire du Pérou!!)qui est apparu au milieu du XXe siècle et s'est imposé depuis 1990. Ce dernier a un port plus robustes (tiges dures à la base), sa couleur vert sombre, ses feuilles fortement velues (avec des poils crochus sur les bords), ses capitules groupés en un ensemble dépassant nettement la plante. Il colonise des sites plus chauds: fissures de trottoirs, cimetières...


Application en phytothérapie


On utilise la tige feuillée et fleurie comme antihémorragique et vermifuge en Amérique du Nord (elle y est très appréciée), comme diurétique en France. En Europe, son essence fut employé durant la première guerre mondiale comme hémostatique. Grâce à ses huiles terpéniques, c'est un anti-inflammatoire des articulations: elle contient des flavones et des tannins qui participent au traitement des rhumatismes (associée au cassis: voir la fiche "cassissier"), de l'arthrose, de la goutte (en complément du lamier blanc: voir la fiche "lamier blanc") et des oedèmes (conséquence de l'action diurétique). Elle soignerait aussi les hémorroïdes et les diarrhées (tannins).
La plante est parfaitement inoffensive. Pour les infusions (à chaud), on conseille 20 g de plante/L infusés pendant 10 minutes (puis recueillir le liquide filtré). Pour la décoction (à froid), 30 g de plante/L pendant 15 minutes (puis recueillir le liquide filtré).


Les recettes de cuisine


Les jeunes feuilles sont cuites en beignets (voir la recette sur la fiche "cucurbitacées").
Toutes les informations culinaires ou phytothérapeutiques ne sont données qu'à titre indicatif.
Merci de consulter un professionnel de la santé avant toute utilisation.