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Fongicides

Règle n°1

Si une maladie est absente, elle ne risque pas de se propager. Aussi, n’ajoutez que de la matière végétale bien compostée dans votre jardin. A titre préventif contre la fonte des semis, bannissez un compost trop jeune, la terre de jardin, les pots non stérilisés (désinfectez-les à l’eau de Javel), l’excès d’humidité, les températures trop fraiches. Ne plantez pas trop serré et respectez les distances de plantation. Par contre, il faut bien aérer (serre, intérieur du houppier des arbres).

Je rappelle rapidement quelques conseils fondamentaux qu’il faut toujours avoir présent à l’esprit:

  • Observez chaque jour les feuilles: ôtez les plantes malades ou les parties pourries (fruits, branches, feuilles).
  • Gardez des outils de jardinage propre.
  • Dispersez une culture en plusieurs endroits et pratiquez la polyculture.
  • Arrosez correctement: ni trop, ni trop peu.
  • Ne mouillez pas le feuillage (on peut même mettre des parasols pour empêcher la pluie de l’atteindre s‘il est vraiment très sensible). Arrachez les feuilles inférieures (ou celles qui sont atteintes).
  • Fertilisez sans excès.
  • Plantez des variétés résistantes (sans cloque pour le pêcher): la tomate « Maestria », les pommes de terre « Belle de Fontenay », « Charlotte », « Mistral », Pompadour » ont la réputation de résister au mildiou.

Règle n° 2

Si vous devez utiliser un fongicide, il faut effectuer un traitement prophylactique (avant ou au tout début de l’apparition) à l’époque où la maladie est censée apparaitre. L’application de fongicide peut (hélas) affecter aussi les mycorhizes bénéfiques sur les racines de vos arbres. Choisissez un fongicide bien adapté à la maladie que vous aurez identifiée (rouille? oïdium? mildiou?). Tout comme les engrais ou les autres pesticides, appliquez-le au bon moment, correctement, sans forcer sur le dosage.

Contre les infections des racines (pourriture grise)

Le bacille subtil (sous le nom de Sérénade; QIE = 7,6) et Trichoderma harzianum pourraient être prochainement proposés.

La bouillie bordelaise

12 g/L; QIE = 47,8
Utilisée à l’origine pour éviter le chapardage des raisins au bord des routes, a montré son efficacité contre les champignons et les bactéries (feu bactérien) lors de la contamination des vignobles par le mildiou vers 1882. Employez-la entre 10° et 27° pour ne pas brûler le feuillage. L’accumulation de traitements répétés (on ne doit pas dépasser 6 kg de cuivre/ha) présente des risques toxiques pour les mammifères (donc l’être humain), les créatures aquatiques, les micro-organismes du sol et les racines des plantes sensibles au cuivre (surtout en sol acide; risques diminués par l‘humus). Aussi, faut-il autolimiter son utilisation. Si on rajoute du soufre, des oligoéléments ou un produit mouillant, on met alors des doses plus faibles. S‘entourez des précautions habituelles (gants, masque, lunettes, vieil imperméable). Je l’utilise surtout à titre préventif contre la cloque du pêcher, juste avant la chute des feuilles, puis à nouveau en mars. Les sels de cuivre ont aussi une action (uniquement préventive) sur les bactéries. Attention, le cuivre est phytotoxique: il freine le développement de la plante, surtout chez le pêcher, le poirier et l’abricotier. Il brûle le pollen entrainant la coulure des fleurs.

Produits à base de cuivre

Il existe aussi d‘autres produits à base de cuivre: le sulfate de cuivre (QIE = 47,8), l’oxychlorure de cuivre (7 g/L; moins phytotoxique que la bouillie) et l’hydroxyde de cuivre (QIE = 33,3)… et le cuivre lui-même (pied de tomate traversé d’un fil de cuivre ou tuteur en cuivre pour lutter contre le mildiou). Le cuivre est difficile à remplacer. Un produit alternatif est la bouillie nantaise (ou lessive sulfocalcique), rarement commercialisé, fabriquée en chauffant un mélange de lait de chaux et de soufre. Elle est active sur l’oïdium et la tavelure, mais sans effet sur les bactéries.

Le soufre

QIE = 45,5 (à préférer au polysulfure de calcium trop nocif)
En applications répétées dans de bonnes conditions météorologiques, agit préventivement contre les champignons parasites des plantes (sauf les rouilles). On l’utilise soit en poudre (soufre en fleur ou sublimé), soit en solution (soufre mouillable ou micronisé). Ne traitez jamais ni par journées chaudes (au dessus de 27°), ni si des pluies sont prévues (lessivage). Il est toxique aussi bien pour certains insectes nuisibles (thrips, araignées rouges, psylles, papillons prédateurs) que pour d’autres alliés du jardinier. Enfin, des applications trop fréquentes peuvent acidifier le sol. Contre le blanc des cucurbitacées, le soufre peut être mélangé à du lait dilué à 20% dans de l’eau.

Les fongicides protecteurs

Ils ont l’avantage de ne pas créer de souches résistantes: mancozèbe (QIE = 14,6) et captane (QIE = 15,8) sont parmi les moins toxiques et le chlorothalonil (QIE = 40,1) est probablement le plus efficace. Il faut bien en recouvrir toute la surface de la plante pour ne pas laisser de porte d’entrée non protégée. Les fongicides systémiques sont spécifiques aux phytophages et ont une action plus longue puisqu’il pénètre dans la plante, mais ils sont un peu plus toxiques (thiophanate méthyle: QIE = 22,4) et créent des souches résistantes à plus ou moins long terme.

Le charbon de bois frais et tamisé

Surtout celui des résineux, à la rigueur cendre de bois, il a une action limitée dans le temps. Il faut donc le renouveler souvent. On le mélange au terreau de semis.

En vrac

Voici d’autres possibilités de traitement (plutôt préventif):

  • les tisanes de camomille (7 g/L) ou de ciboulette (30 g/L) ou de raifort (prévention contre la fonte des semis et la moniliose au moment de la floraison),
  • l’ail en infusion (30 g/L) ou en macération (20 g/L),
  • la décoction (diluée au 1/5ième) ou le purin de prêle (pulvérisation sur le terreau des semis) associé ou non à celui d‘ortie,
  • le purin de bardane (contre le mildiou),
  • le purin de consoude (cicatrisant plus efficace que le mastic),
  • les algues Ascophyllum (contre le mildiou) et laminaires (contre l’oïdium et la rouille),
  • l’extrait de compost (1 volume pour 3-5 volumes d‘eau; macération pendant 2-5 jours),
  • le bicarbonate de sodium (1 cuillère à soupe dans 1 L d’eau avec une cuillère d’huile végétale et quelques gouttes de liquide vaisselle; à tester sur quelques feuilles auparavant car il peut brûler le feuillage de certaines plantes),
  • le lait dilué à 50%,
  • la propolis diluée à 50% dans l’eau (contre la cloque du pêcher, la moniliose et l‘oïdium des arbres fruitiers),
  • le permanganate de potassium à 1 ou 2 g/L (officiellement non autorisé, mais excellent en prévention contre la fonte des semis et en curatif contre le chancre, la tavelure et l‘oïdium),
  • le silicate de sodium à 1% en traitement d’hiver.

La solarisation

Les professionnels utilise la solarisation qui consiste à créer un effet thermique avec un film transparent posé sur le sol humidifié pendant un mois, avant l‘été. Le soleil fait le reste et tue les êtres vivants dans la terre.