Paillage

Tweet

Pour comprendre ce qu’est le paillis, il suffit de regarder la Nature: en effet, couvrir le sol avec des végétaux et des matières organiques n’est, finalement, qu’une simple imitation de la Nature.

• En se décomposant en surface, ces déchets se recyclent d’eux-mêmes et diminuent le volume de nos poubelles.
• Le paillage limite considérablement le bêchage (principe de la permaculture : sol toujours couvert, avec panachage irrégulier des cultures) remplacé par un simple ameublissement de la terre sans la retourner avec la bio-fourche (grelinette, aérabêche).
• Il conserve l’humidité (économie d’eau).
• Il protège la terre (pas de croûte imperméable, pas de lessivage lors des fortes pluies, pas de trop fortes variations de température) et les plantes (pas de projections néfastes sur les fraises ou les courges situées au ras du sol).
• Il apporte de l’humus et favorise l’installation d’une riche microfaune tout en la protégeant. Le sol s’autofertilise en continu.
• Par ses propriétés isolantes, le paillis régule les écarts de température en hiver et en été.
• A condition de l’épandre sur un sol déjà désherbé (en particulier sans vivace), c’est aussi un moyen facile pour lutter contre les mauvaises herbes, en couche assez épaisse (de 5 à 15 cm, mais beaucoup moins s‘il y a des limaces). Couvrez même les allées avec de la paille (norme Ecocert).

En laissant ainsi agir la Nature, au final, tout cela se traduit par un gain de temps, d’énergie, de qualité et des économies!!

Face à tous ces avantages, il y a néanmoins quelques inconvénients.

• Le paillage attire les oiseaux (qui l’éparpillent: couvrez-le d‘un filet ou d‘un grillage de poule), les mulots et surtout les voraces limaces (donc, il n’est pas très adapté pour les semis qui sont d‘ailleurs étouffés par le paillage s‘il n‘est pas suffisamment fin).
• Il empêche le sol de vite se réchauffer lors des premiers beaux jours.
• Et surtout, lorsqu’on le met en place, il crée une « faim d‘azote». En effet, les micro-organismes ont besoin d’azote pour se développer. Ne trouvant pas suffisamment cet élément dans le paillis, ils le prélèvent dans le sol et cela se fait hélas au détriment des plantes (qui jaunissent) pendant une courte période (quinze jours à un mois). On diminue cette « faim d’azote » en n‘enterrant pas le paillis, en semant des Fabacées ou arrosant le sol avec du purin d‘ortie.

L'art de bien pailler

Evitez de pailler contre le collet des plantes, ainsi que les bulbes (ail, oignon) et les plantes de rocailles car cela leur apporte trop d‘humidité qui augmente les risques de pourriture. Le paillis est d’autant moins épais que les plantes sont petites (pas de paillage pour des plantes de taille inférieure à 5 cm de haut). Le paillis est étalé sur une surface dépourvue d’herbes déjà installées. Il est dépourvu de graines et de racines qui pourraient repousser, de plantes atteintes de maladies ou traitées chimiquement. Je suis un adepte inconditionnel du paillis de feuilles mortes (surtout de feuilles de chênes qui apportent de l’azote avec un peu de calcaire)! Les aiguilles de pin sont déconseillées pour leur tendance à rendre trop acide le sol du potager.

le bois raméal fragmenté de feuillus

Un paillage (pourtant ancien) est revenu à la mode sous un nouveau drôle de nom: le bois raméal fragmenté de feuillus (BRF). Ce broyat de jeunes rameaux frais de feuillus s’apparente à la reconstitution du sol forestier. Il doit contenir moins de 20% de résineux, de bambous, de palmiers, de lauriers-roses et de canne de Provence. Dans et sur le BRF se succèdent des champignons (pourriture brune), qui serviront de base au développement de micro-organismes dont les déjections constitueront une sorte de fumier.