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Méthodes préventives
pour protéger nos plantes

  • éloignez les cultures potagères des sources de pollution

    Comme la circulation routière. Pour les mêmes raisons, je ne ramasse jamais de champignons près des routes à forte circulation automobile.

  • les pesticides chimiques seront bannis le plus possible

    Les pesticides créent des souches résistantes (amarante et ambroisie résistants à l’herbicide glyphosate, par exemple). De plus, ils ont une longue et nocive rémanence (le temps de vie du produit dans la nature n’est d’ailleurs jamais indiquée sur les emballages): comme ils mettent beaucoup de temps à disparaître dans le milieu traité, ils ont des effets destructeurs sur notre environnement supprimant indifféremment ravageurs et auxiliaires du biojardinier (mortalité des abeilles ingérant le désherbant 2,4 D de QIE = 56,3).

    Le simple fait qu’il faille les manipuler avec de grandes précautions et une panoplie de cosmonaute (blouse, gants, lunettes et masques) montre leur toxicité y compris sur l’Homme. Par conséquent, entre deux fruits, je mangerai toujours celui qui aura été dégusté par une chenille plutôt que celui qui aura causé sa mort! Quand je vois les bords un peu dentelés d’une feuille de laitue, je sais au moins que le légume n’est pas trop chargé en pesticides! De même, je pousse un soupir de soulagement quand je vois un « ver à fruit » partager la même pomme que moi! Franchement, qui a envie de retrouver des pesticides dans son assiette?

    Pour protéger nos plantes, les alternatives durables, pratiques et fiables existent dans la plupart des cas, sauf rares exceptions (attaque de l’armillaire -ou pourridié- sur des arbustes). Par exemple, plutôt qu’utiliser les pesticides, il me semble plus pratique de récolter à la main (ou avec un petit aspirateur portatif de table) les doryphores adultes, les chenilles assez grosses (piéride du chou à tâches noires et jaunes: à chercher cachées sous les feuilles en mai et en été) et le ver gris (le soir au pied des plantes).


    Si vous devez utiliser exceptionnellement
    des produits chimiques

    • En cas de grandes infestations par exemple, lisez bien les étiquettes (aux informations souvent incomplètes hélas!) pour éviter les surdosages et pour bien vous protéger (gants, lunettes, blouse et masque; pas de vent).
    • Ne traitez qu’entre 5° et 20°, un soir sans vent et sans pluie, au moins 15 jours avant la récolte.
    • Stockez les produits phytosanitaires dans leur emballage d’origine fermé (et avec l‘étiquetage), dans une armoire à l’abri des enfants. Qu’ils soient naturels ou synthétiques, un pesticide est, par principe, toxique (voir la page sur « les traitements ciblés »), y compris au moment du nettoyage du pulvérisateur.
    • Choisissez le pesticide qui a le plus bas Quotient Impact Environnemental (QIE): le QIE s’échelonne de 10 à 104,5 -100,4 pour le parathion-. Ce nombre n’est qu’une simple vague indication. Même s’il peut paraitre à l’occasion sous estimé (QIE = 33 pour la roténone, QIE = 15,3 pour le glyphosate), il reste bien pratique pour donner un ordre d‘idée de la toxicité en sachant que celle-ci peut être plus élevée si la concentration est forte, en cas de mélange ou de traitements répétitifs; comme ce QIE ne figure jamais sur les étiquettes, je l’ai indiqué le plus souvent possible pour les produits présentés sur ce site. Pour les autres pesticides, il vous faudra les trouver sur Internet à l‘aide d‘un moteur de recherche.

  • Mieux vaut prévenir que guérir

    Même si les méthodes de lutte bio contre les insectes sont de plus en plus nombreuses, il faut rester réaliste: la plupart d’entre elles n’agissent surtout qu’à titre préventif ou dès de le début des attaques. Commençons par une évidence: le plus écologique des traitements est celui qu’on ne fait pas (de même que l‘emballage le moins polluant est celui qui n‘est pas produit!). Mieux vaut prévenir que guérir. Et pour cela, pas besoin d’être un génial géant aux doigts verts!
    De bonnes conditions de vie bien adaptées aux plantes constituent le meilleur moyen de prévention et stimulent l‘autodéfense des végétaux. Les mauvaises conditions de culture sont la première cause de perte des plantes. C’est l’occasion de rappeler rapidement quelques principes basiques que tout jardinier, même débutant, devrait connaitre :

    • Cultivez des plantes adaptées à votre sol (pas de plantes de terre de bruyère dans un sol calcaire) et à votre climat (sauf si vous créez une niche écologique d‘acclimatation).
    • Le potager devra être exposé au soleil au moins 6 h/jour, en légère pente vers le sud et à l’abri du vent. Les légumes de mi-ombre sont rares: radis, navet, carotte, physalis du Pérou, mâche.
    • Préparez bien le terrain: enlevez les cailloux, émiettez les mottes de terre, ratissez pour affiner la terre, ameublissez bien le sol en profondeur pour les plantes à racines pivotantes (carottes).
    • Respectez la période des semis: il faut au moins 16° au concombre pour germer, 18° pour le basilic et encore plus pour le poivron.
    • Semez tous les quinze jours vos légumes préférés pour avoir des récoltes en continu sur une bonne partie de l’année. Les semences sont enfouies, grosso-modo, à une profondeur égale à 2-3 fois leur épaisseur. Tassez ensuite la terre.
    • Pendant la germination, maintenez le sol constamment humide (mais sans plus). Pour les semis effectués à l’intérieur de la maison ou sous châssis, acclimatez progressivement les plants sous châssis au plein air au printemps, en les sortant que quelques heures, par temps nuageux et augmentez peu à peu le temps d’exposition. Aménagez des planches surélevées: moins fatigantes à travailler, réchauffement plus rapide du sol, bonne aération.
    • Lors des repiquages/transplantations, il faut griffer le chignon racinaire (avec une fourchette et un couteau) et réhydrater la motte: autant la « doper » en la trempant dans du purin d’ortie!
    • Dans mon jardin-fouillis de poète, mes allées sont bordées « à la française » avec le très distingué buis dont l’odeur repousse beaucoup de prédateurs. Car personne n’est obligé de se cantonner aux structures classiques que sont les potagers en carrés ou en planches.
    • Adoptez des arbres nains ou à tronc court (demi-tige, quart de tige, palmette, gobelet) adaptés aux petits jardins et aux vents forts.
    • Par temps chaud et sec, cueillez selon vos besoins, à maturité: les légumes frais sont bien meilleurs que ceux conservés. Les fruits à noyaux et les petits fruits rouges ne se gardent pas longtemps tels quels et ils doivent être transformés en gelées ou en confitures. Il faut répartir les récoltes en différents endroits de la maison pour trouver ceux où elles se conservent le mieux. Ne stockez que des légumes et des fruits parfaitement sains. Contrôlez-les régulièrement en enlevant tout fruit qui montre des signes de pourriture. Si trop de légumes ou de fruits sont atteints en même temps, cela révèle que les conditions de conservation sont mauvaises ou que la durée de conservation maximale est atteinte.
    • Quant à vos graines, prélevez les premières qui arrivent à maturité et conservez-les dans des enveloppes en papier, placées dans un endroit sec et à 10°C: ce sera votre « banque de graines»  car les semences sont les mémoires de la Nature. Attention! Si vous cultivez à proximité les unes des autres des plantes allogames c’est-à-dire qui ont des fécondations croisées (carotte, radis, choux, cucurbitacées), vos semis donneront des hybrides décevants. La seule solution est, par exemple, de bien séparer les cultures avec risque d‘hybridation, comme -par exemple- le potiron et le potimarron. Dans beaucoup de cas, il est préférable d’acheter des graines « traditionnelles«  (pas d‘hybrides F1 qui sont chers et qui doivent être rachetés chaque année), des tubercules (pomme de terre) ou des plants (fraisier) certifiés.

    Les outils et la taille

    outil de taille du jardin

    L’outil principal (et le meilleur) est la main du jardinier qui ne doit pas craindre de la salir! Les autres outils ne sont que des prolongements de celle-ci: ils doivent être simples, multifonctionnels et solides, comme le sécateur (porté à la ceinture comme un colt pour être toujours à portée de main), la grelinette (bêche écologique à quatre dents et à deux manches) ou l’aérobêche (à un manche)… et un décrottoir pour éviter de salir partout! Entretenez vos outils en décapant la rouille des parties métalliques à l’huile de coude et à l’huile de lin les manches en bois. Pour éviter la transmission des maladies fongiques, nettoyez les instruments de coupe (scie, sécateur) à l‘alcool à brûler ou à la flamme; désinfectez les pots à l’eau de Javel; appliquez un cicatrisant aux blessures de coupe (le mieux est d‘éviter de tailler: par exemple, lors des années pluvieuses, je ne pince pas mes tomates).
    Si vous devez effectuer néanmoins une taille, retirez les gourmands dès qu’ils apparaissent à la base des arbres; coupez les branches mortes, trop basses ou pendantes, celles qui sont parallèles et proches ou qui partent vers l’intérieur de l’arbre. Eclaircissez les rameaux. Conservez les gros bourgeons à fleurs. Ne laissez pas de chicot. Taillez juste au-dessus d’un rameau qui servira de tire-sève.


  • Cultivez des variétés locales du cru

    Elles sont génétiquement adaptées au terroir (fraise « Berbi » ou de Pessac en Aquitaine; légumes oubliés comme le panais et le topinambour) et rustiques (surtout pour les arbres à floraison précoce craignant les gelées tardives, comme les pêchers, les cerisiers et les abricotiers). Cultivez les sans pour autant négliger les apports de la sélection agronomique lorsqu‘elle permet d‘éviter/limiter les traitements (tomate « Phantasia»  F1 résistante au mildiou ou vigne « Perdin» cultivée sans traitement, par exemple). Exigez des plants certifiés sains à l’achat (en particulier fraisiers, rosiers, framboisiers). Souvenez-vous néanmoins que la résistance d’une plante à une nuisance n’est pas synonyme d’immunité: elle sera affaiblie si le végétal ne bénéficie pas de conditions de culture optimale. De même, la résistance peut être plus ou moins forte selon les régions ou l‘époque de la plantation: certaines plantations précoces (respectivement pomme de terre, carotte, fève) permettent d’échapper à des prédateurs (respect. mildiou, mouche et puceron noir).

  • Surveillez régulièrement vos cultures

    Lors des séances de désherbages et d’arrosages manuels par exemple, surveillez vos cultures pour détecter le plus tôt possible l‘apparition d‘un ravageur ou d‘une maladie: vous ne réaliserez alors que des interventions ponctuelles et légères.
    Si les symptômes sont distribués au hasard sur la plante malade et rayonnent progressivement à partir de ces foyers, c’est l’indice d’une attaque par un être vivant (virus, ravageur). S’ils sont répartis de manière uniforme sur toute la plante, c’est un problème non vivant: intempéries (gel), stress, produit chimique (engrais), arrosage inadapté… Dès que vous avez repéré des parties malades chez une plante, débarrassez-vous en aussitôt et brûlez-les. En hiver et en automne, ratissez les feuilles, griffez la terre au pied des plantes et laissez-la provisoirement propre et meuble (les larves comme celles des taupins -ver fil de fer- seront alors détruites par les oiseaux ou par l’exposition au froid). Eclaircissez les jeunes plants trop serrés (en laissant en place les plus robustes) et aérer l‘intérieur des arbres (par une taille douce qui garde la forme générale, sans amputation majeure des branches).

  • Le principe de biodiversité

    Le principe de biodiversité bien appliqué nécessite de réduire le cloisonnement du jardin en panachant les cultures (voir § « associations végétales). Varier les espèces: une monoculture trop abondante concentre toujours les prédateurs (de même, si on cultive une même espèce végétale toujours au même endroit). Pour lutter contre l’uniformisation des jardins, variez aussi les biotopes (voir § « attirer les animaux indigènes»): dans mon jardin d’à peine 1000 m² seulement, on trouve des prairies sèche et humide, un verger, des haies libres, des mares permanente et temporaire, un bosquet, diverses niches pour maintenir la microfaune sauvage en particulier pour abriter les auxiliaires du jardinier (sans oublier les plus humbles comme les petites guêpes parasites et inoffensives pour nous).

  • Décourager l'opportun avec un fin film polyester

    Plutôt que de tuer l’importun, on peut le décourager en érigeant des barrières de divers types. La barrière matérielle est un léger et fin film polyester (agro textile tissé, donc pas d‘effet thermique), maillé à 0,6-1 mm, couvrant les cultures, tendu par des mini-arceaux (très efficace contre la mouche de la carotte et la piéride du chou). Si elle est bien posée, elle ne gêne ni la pousse, ni le passage de l’eau et de la lumière (à 80%), tout en protégeant les cultures de tous les insectes (sauf ceux vivant dans le sol): surveillez qu‘aucun « nuisible » s’infiltre sous cette couverture car il serait alors aisé pour lui de ravager vos cultures. Mais, elle complique les travaux d’entretien, elle peut empêcher la pollinisation et par conséquent la fructification; aussi, est-il préférable de dresser simplement un mur d‘agro textile (« sans plafond ») jusqu‘à 0,40-1 m de haut ceinturant les planches.

  • Le manchon de glu

    Un autre type de barrière matérielle est le manchon de glu autour des troncs contre les insectes rampants (voir le chapitre « quelques exemples concrets… »). Des applications répétées de kaolin (QIE = 8) et sur toute la surface de la plante créent aussi un manchon protecteur contre des carpocapses (poirier, pommier) et les pucerons du pommier. On peut aussi renforcer l’épaisseur des feuilles par pulvérisation de calcite micronisée. Pour lutter contre la gourmandise des oiseaux et si vous n‘avez que quelques arbres fruitiers, ensachez les fruits lors de la phase terminale du mûrissement (prévoir au fond du sac transparent des petits trous pour l‘aération et l‘écoulement pour l‘eau; agrafez le haut de l‘emballage pour le faire tenir). La page consacrée aux associations de plantes donnent de nombreux exemples de barrières complètement immatérielles puisqu’elles sont odorantes (attractives ou répulsives).

  • Les associations mycorrhiziennes

    Enfin, ne négligez pas certaines stimulantes associations mycorrhiziennes entre le mycélium souterrain des champignons et les racines des arbres (biocontrôle). Par exemple, les trichodermes créent une zone défavorable au pourridié, donc ne détruisez pas les premiers. Ces agents activants qui renforcent la défense des plantes (éliciteurs) sont peut-être appelés à un certain développement dans un proche avenir. Des stimulateurs biologiques racinaires sont déjà proposés à la vente: Mycor (à base de racines mycorhizées: 40€/kg), Endorize (42€/kg). Des granulés contenant le champignon mychorise glomus améliorerait la productivité et la protection de plusieurs végétaux avec lesquels il s’associe (à condition de ne pas effectuer de traitements fongicides). J’expérimente deux autres techniques. La première est d’épandre sur le sol de la fécule et de la farine avec l’espoir de favoriser l’installation des champignons appréciant l’amidon. La seconde est de ramasser diverses espèces de champignons que je tente d’introduire dans mon jardin pour qu’ils y créent aléatoirement des mycorhizes qui sont déterminantes dans l‘absorption des éléments nutritifs et de l‘eau.


Vous pouvez trouver d’autres bons conseils auprès du conseil Général
Service d’aménagement et de gestion des espaces verts:
tél. 05 56 99 33 33 poste 3167